Caitlin Clark, c’est le feu

29 points à 9/13 au tir dont 8/11 à 3 points. En une mi-temps. Cette ligne statistique prodigieuse, c’est celle de Caitlin Clark contre Maryland. Si elle n’a pas fini le match avec beaucoup plus de points, cela vous classe la performance. Bien sûr, comme d’habitude, il y avait aussi 3 rebonds, 7 passes et quelques turnovers dans la copie rendue par la leader d’Iowa. Clark fait tout, et elle le fait avec la manière. Voyez ses tirs de loin, et même de très loin contre les Terrapins (jeu fun : cherchez la ligne blanche à 3 points sur chaque shoot).

Ce match a été une orgie offensive : 68-51 à la mi-temps pour Maryland, aucune équipe à moins de 70% à 3 points sur cette période et un score inhabituel à ce niveau de 111-93. Si Iowa a logiquement perdu, l’essentiel était ailleurs : une nouvelle opportunité de voir Caitlin Clark, celle qui épate les observateurs depuis le début de la saison.

Snobée par les médias

Si je vous dis que Caitlin Clark était 4e du classement ESPN des lycéennes, ses performances peuvent paraître légèrement plus compréhensibles. Mais alors pourquoi, au moment de commencer la saison, des joueuses classées plus bas avaient droit à un coup de projecteur médiatique bien plus important, à tel point que son nom est passé complètement en dehors des radars ? La hype made in USA. Vous voulez un exemple ? Hailey Van Lith (bien sûr que vous connaissez) était 7e. Et depuis, si elle a montré de belles choses avec Louisville, ce que fait Clark sur le plan individuel est nettement plus impressionnant.

On pourrait se dire qu’après s’être hissée dans le top 10 des meilleures scoreuses et passeuses du pays (elle est la seule joueuse dans ce cas) Clark aurait un peu plus de crédit médiatique. Même pas. La star des Hawkeyes ne figurait pas dans la liste initiales des 20 joueuses en mesure de gagner le trophée de Player Of the Year selon les médias US.

Ne vous méprenez pas, ceci n’est pas uniquement un article pour déplorer son traitement ou affirmer qu’elle est la meilleure de toutes. Simplement, la différence de traitement entre elle et, par exemple, celle que l’on cherche souvent à lui opposer, Paige Bueckers, est invraisemblable. On adore Paige, qui a tout pour être un phénomène générationnel, et on vous en a déjà parlé ici. Mais Caitlin Clark n’est pas moins impressionnante.

L’élément principal qui permet d’expliquer ce phénomène est évidemment le choix de l’université. Caitlin Clark aurait pu aller où elle le souhaitait mais elle a choisi la proximité. L’Iowa est son état natal, là où elle a fait toute sa scolarité et elle voulait y rester. Cela a ses bons côtés : dans une université moins exposée et avec moins de talent au kilomètre carré, le rôle qu’elle a obtenu en arrivant à tout de suite été le principal. C’est elle la dépositaire du jeu, elle a carte blanche. Avec cela, il y a évidemment quelques limites : son équipe est moins talentueuse et les résultats des Hawkeyes ne sont pas ceux de UConn, Stanford ou Louisville. De ce que l’on a pu voir d’elle et entendre sur son compte, elle n’est pas du genre à s’en soucier et à y accorder une attention démesurée. A titre personnel, en tant que fan, je trouve ça frustrant 😅…

Des performances et des records

Les éloges au sujet de Caitlin Clark fusent depuis le début de la saison. En commençant par cinq matchs à plus de 30 points de moyenne dont un triple-double, c’était inévitable. Voici comment la décrit sa coach Lisa Bluder :

« Caitlin est une meneuse de premier plan qui possède un incroyable ensemble de compétences offensives. Elle a la capacité de marquer à volonté, tout en étant une passeuse étonnante qui donne le ballon à ses coéquipières. C’est une meneuse de jeu passionnante dans tous les domaines. »

Quelques chiffres pour vous montrer ce qu’est en train d’accomplir Caitlin Clark, scoreuse et passeuse hors pair :

  • En seulement 18,5 matchs, elle a battu le record de points de l’université dans une saison pour une freshman
  • Première freshman de l’histoire de l’université à enregistrer au moins 400 points / 100 rebonds / 100 passes
  • Dans une saison freshman en NCAA, personne n’a enregistré plus de sept matchs à 30 points ou plus depuis Chennedy Carter en 2015-2016. Caitlin a déjà 9 matchs de ce genre.
  • Avec 26.6 points par match, elle se classe 2ème scoreuse du pays
  • Avec 6,5 passes par match, elle est 9ème passeuse du pays
  • SEULE joueuse du pays à avoir des moyennes de 25 points ou plus, 6 rebonds ou plus et 6 passes ou plus.

Au niveau des récompenses, ce sont aussi des chiffres à ne plus savoir quoi en faire. Pour la Big 10 (la conférence dans laquelle évolue Iowa), elle n’a manqué le trophée de Freshman of the Week que deux fois (elle l’a reçu 11 fois) et a été récompensée du trophée de Player of the Week 4 fois. Elle est également triple lauréate du National Freshman of the Week.

Caitlin Clark s’impose naturellement comme une candidate plus que crédible au titre de Freshman de l’année et même… à celui de Joueuse de l’année tout court !

Ma déclaration

Caitlin, je l’ai finalement découverte un peu par hasard. Je préparais un article sur la classe de freshmen pendant la pré-saison, quand j’ai vu son nom apparaître en 4e position. Let’s go, allons voir qui c’est. Highlights, interviews : je suis conquis. Je veux la voir jouer. Début de la saison et quelques matchs plus tard : c’est entièrement validé. Cette fille est spéciale.

J’aime son histoire. Elle a décidé de ne pas aller dans une grande université pour rester près de chez elle. Elle savait ce que ça impliquait mais n’a aucun souci avec ça. Lorsqu’on l’écoute, elle semble très mature et posée. D’une certaine manière, elle me rappelle Sabrina Ionescu, le côté tête en l’air que cette dernière peut avoir en moins. Deux filles avec un gros talent qui ont décidé de ne pas prendre « la voie facile ». Maintenant, j’ai hâte de voir la suite. Est-ce qu’Iowa va réussir à mieux l’entourer ? Est-ce que Caitlin va apporter un nouveau rayonnement à l’université ? Des questions auxquelles nous ne pourrons répondre que dans quelques années.

J’aime son jeu. Visuellement, ses qualités athlétiques paraissent quelconques. Mais dès qu’on la regarde jouer, c’est une toute autre vision : ça court partout, ça shoote de partout, on en a plein les yeux. Magique. Au niveau du shoot, ce n’est que du bonheur. A mi, longue et très longue distance, rien ne l’effraie. Ce n’est pas parce qu’elle n’a pas froid aux yeux qu’elle est une soliste forcenée. Elle n’hésite pas à passer la balle. Que peut-on demander de plus à une meneuse, freshman de surcroît ?

 J’aime son attitude. Un jeu qui n’est pas égoïste, une maturité déjà présente, une fille qui n’aime pas perdre. Elle sait prendre ses responsabilités. Même si ce n’était pas dans des victoires on l’a déjà vu à de nombreuses reprises prendre les choses en main dans le money time et être tranchante. Avec cette attitude dès maintenant son futur ne peut qu’être prometteur.

Finalement, j’aime cette qui nous est donnée de pouvoir suivre dès son année freshman une joueuse de cette trempe, en attendant de voir jusqu’où l’avenir la mènera. Vers la WNBA, je l’espère. En fait, j’ai peu de doutes à ce sujet…

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