Que peut-on reprocher aux Belgian Cats après une prestation pareille ? Ca aurait évidemment été plus beau avec une victoire mais à nouveau, on a vu une équipe combative, pleine d’envie et de collectif. Ce soir, la Serbie a été la plus forte mais à un dixième de seconde près, c’était la Belgique qui aurait pu vivre sa première finale européenne. Et rien que pour ça, je ne pourrais pas être plus fière de mon équipe ce soir.
Le match avait pourtant bien mal commencé pour les Cats. Les prises à 2 systématiques sur Emma ont forcé la Belgique à devoir se réorganiser alors que, depuis le début de la compétition, Emmagic est l’arme offensive ultime. Mais quand Emma est muselée, c’est Julie Allemand qui prend le relais… et de quelle manière ! Avec sa vitesse, sa fougue et son talent, elle permet à la Belgique de revenir. Hanne Mestdagh enfile également sa cape de Super Snipeuse pour 2 tirs primés d’affilée qui relancent les Belges et permettent à la Serbie de ne plus compter que 6 points d’avance. On ne dirait pas mais c’est plutôt une bonne affaire vu le démarrage chaotique.
Dans le 2ème quart-temps, ce sont même les Serbes qui connaissent un gros coup de mou alors que Julie Allemand continue son récital qui se transforme parfois en duo avec une Antonia Delaere efficace à souhait. La Belgique s’offre même le luxe de dominer les rebonds et passe en tête en s’octroyant ce 2ème quart-temps 9 à 19. Emma a très peu shooté et pointe à 0 point : malgré cela, les Cats sont à +4 au moment de rentrer au vestiaire. Le collectif belge est en démonstration à Valence ce soir !
Dès la reprise du 3ème quart-temps, un gros problème se pose : les rebonds offensifs offerts à la Serbie. Que l’absence de Jana Raman se ressent dans ces moments-là. Les Serbes ne shootent pas spécialement bien mais elles ont bien trop de secondes et même de 3èmes chances. Yvonne Anderson, qui est aussi Serbe que moi, en profite pour enfoncer le clou et réduire l’écart à un seul petit point avant les 10 dernières minutes de jeu qui s’annoncent bien trop intenses pour nos pacemakers.
Pas spécialement envie de vous faire du play by play du 4ème quart-temps, le site de la Fiba en propose un. Les deux équipes s’arrachent sur tous les ballons et malgré une avance de 4 points prise par les Serbes à 1 minute de la fin, les Belges y croient jusqu’au bout. Kim Mestdagh plante un 3 points à une seconde du temps règlementaire. Sur la rentrée, Emma intercepte et c’est à nouveau Kim qui parvient à marquer dans une position improbable. Mais voilà, à quelques dixièmes de seconde près, le shoot n’est pas valable. C’est ainsi qu’à l’issue d’un combat mémorable et d’une lutte qui force le respect, la Belgique passe à côté de ce qui aurait été sa première finale historique. Les larmes coulent, preuve de l’investissement des joueuses, des coaches et du staff. Le sport est aussi cruel qu’il est beau.
La Serbie n’a évidemment pas volé sa place en finale et, même si la France est ultra-favorite, il ne faudra pas négliger une telle équipe. Elles ont été tactiques, intelligentes et ont mené leur barque avec brio. Peu d’équipes arrivent à maintenir Emma Meesseman sous la barre des 10 points, les Serbes y sont parvenues. Et malgré la pression, les bras serbes n’ont pas tremblé en fin de partie.
Quant à nos Cats, que dire ? On pourrait s’amuser à recenser les petites erreurs qui ont peut être, au final, coûté la victoire à la Belgique. Ce n’est pas le genre de la maison et au final et ce serait bien mesquin par rapport à une équipe qui nous a fait vivre tant d’émotions jusqu’ici. On retiendra donc qu’Emma nous a porté jusqu’à cette demi-finale et que, même constamment prise à 2, elle finit avec 8 points, 7 rebonds et 2 interceptions. On retiendra l’énergie de Julie qui a porté l’équipe sur son dos et termine meilleure marqueuse avec 18 points. On retiendra Kim, héroïque en fin de match et qui a répondu présente dans tous les secteurs du jeu. Que dire d’Antonia Delaere qui a confirmé ce soir qu’elle était un cadre crucial des Cats. Si beaucoup le savaient déjà, ça devient vraiment compliqué de passer à côté de ses 14 points, 5 rebonds et 8 passes décisives. Hanne Mestdagh a été, comme souvent, ce joker qui permet d’inverser complètement la tendance d’un match quand celui-ci ne réussit pas aux Cats. Et même si on ne détaille pas tout dans le menu, je pourrais encore en tartiner une couche sur chacune des Cats. Mais plus le temps pour ça, il y a une médaille de bronze à aller chercher.
Le prochain rendez-vous des Belges, c’est donc demain à 18h pour une rencontre face à la Biélorussie, battue ce samedi 61 à 73 par la France. Tous et toutes derrières les Cats !
