La France passe à côté de sa demi-finale, le Japon est un superbe finaliste

Les Bleues ne méritaient pas mieux. C’est un constat un peu brutal, surtout concernant des filles qui nous ont fait vibrer il y a 48 heures en battant l’Espagne. Mais comment voir les choses autrement après la déculottée (87-71) reçue contre le Japon en demi-finale des Jeux Olympiques ? L’excuse du “manque d’habitude face aux équipes asiatiques” ne tient plus. Le pays hôte a tout simplement une meilleure team, mieux préparée, et parfaitement à l’aise avec son identité. Celle de l’équipe de France est malheureusement à géométrie variable.

Les Nippones ont mis un quart-temps (14-22) à chasser les courbatures nées du combat épique face à la Belgique. Puis elles ont déroulé leur jeu et fait passer la France pour une nation au basket archaïque et dépassé. Avec leurs intérieures qui ne mesurent que quelques centimètres de plus que Diana Taurasi, leur géniale meneuse à peine plus grande que Muggsy Bogues et une armée de joueuses intenses, disciplinées et toujours aussi diaboliques dès lors que leurs pieds se trouvent derrière l’arc de cercle, les Japonaises ont réussi un chef d’oeuvre.

On aurait aimé que les Bleues aient autant de répondant que la Belgique, tombée avec les armes et les honneurs en quarts de finale. Malheureusement, lors du dernier temps mort et après le buzzer final, les regards étaient vides, frappés d’incompréhension. L’effet de surprise s’était pourtant déjà bien dissipé lorsque l’on avait vu les Japonaises remporter la première confrontation dans le groupe A de ces J.O. Mais même en connaissance de cause et avec la confiance née de l’exploit contre l’Espagne, la France est tout bonnement passée à côté de son rendez-vous avec l’histoire.

Machida, quel phénomène !

Pour commencer, il n’y avait visiblement pas de plan de jeu pour limiter l’influence de Rui Machida. La point guard japonaise est dans la forme de sa vie et mériterait presque d’être d’ores et déjà désignée MVP du tournoi. Lors de cette demi-finale, elle est tout simplement entrée dans l’histoire avec un record olympique de passes décisives (18), régalant ses partenaires en leur offrant des positions paradisiaques. A

u pays du manga, Machida a réalisé sa plus belle interprétation de Kuroko Tetsuya, l’un des héros de “Kuroko no Basket”, capable de délivrer du caviar à ses coéquipiers les yeux fermés. On a très envie de voir ce que la meneuse de 28 ans serait capable de faire loin de son Japon natal, ne serait-ce que dans un championnat européen de bon niveau.

Qu’importe que les Bleues aient tenté de faire jouer l’avantage de taille ou d’insister, comme un peu trop souvent, sur leurs individualités. Jamais le Japon n’a paniqué ou ne s’est mis à renier cette mentalité altruiste et ce jeu à l’intensité obsédante que le coach Tom Hovasse développe depuis son arrivée au Pays du Soleil Levant en 2017. A la place de Team USA, malgré la constellation de stars qui compose cette équipe, on n’aborderait pas cette finale comme une promenade de santé. Le raz-de-marée japonais n’épargne personne sur son passage, surtout pas les équipes qui ne changent pas d’approche après avoir pourtant goûté à son poison plus tôt dans ces Jeux Olympiques.

Sous le coup de la déception, il n’est pas simple de se remobiliser et de ne pas jeter au feu ce que l’on a adulé il y a deux jours. On va donc respirer un grand coup et tenter de prendre une éclatante revanche sur la Serbie, avec une médaille de bronze à la clé. Ensuite, il sera sans doute l’heure de se demander pourquoi la France a autant de mal à passer les derniers obstacles des compétitions malgré un effectif que beaucoup lui envient.

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