Le conseil de classe de la saison 2020 #2 : Seattle Storm

Donne-moi ta main et prends la mienne. La cloche a sonné ça signifie… que la rue est à nous, que la joie vienne. Mais oui, mais oui, l’école est finie !

La saison 2020 est désormais terminée et bien derrière nous. L’occasion de se retourner et de faire le bilan équipe par équipe. Le conseil de classe s’est réuni et a rendu son verdict. Dernière délibération et non des moindres puisque nous passons sur le grill les championnes WNBA 2020, le Seattle Storm.

Bilan d’année

Et la première de classe la voilà ! Après une année dominée de bout en bout, les joueuses de l’Emerald City ont donc soulevé le trophée une fois de plus. Si on fait les comptes, Seattle obtient là le 4e titre de son histoire, égalant ainsi le record co-détenu par les Houston Comets et des Minnesota Lynx.

Le travail journalier de la saison régulière les verra échouer en deuxième position derrière les Las Vegas Aces, la faute à quelques petites blessures sans gravité, la gestion des minutes de Sue Bird et une volonté, de manière globale, de ne pas forcer et amener tout le monde au mieux possible pour le début des playoffs.

Et que dire de ces playoffs ? Facile. Dominantes. Injouables. Minnesota ? 3-0. Vegas ? 3-0. Des playoffs sweepés et une impression d’impuissance de la part des adversaires de la bande à Stewie. Certains matchs auront été accrochés mais à quel moment l’espoir a-t-il été présent en face ? Pour paraphraser un certain Gary “Le basket est un sport qui se joue à 5 contre 5 et à la fin c’est Breanna Stewart qui gagne”.

Le grand absent : Dan Hughes

Contrairement à une majorité d’autres équipes, Seattle n’a pas eu de grosses absences à déplorer cette année… sur le terrain. Car du côté du staff malheureusement, Dan Hughes, le head coach du Storm, avec qui elles avaient remporté le titre en 2018, ne sera pas du voyage dans la wubble. Après avoir lutté récemment contre un cancer, il était assez logiquement considéré comme personne à risque. C’est donc avec prudence qu’il décida de rester bien au chaud chez lui.

C’est son assistant, Gary Kloppenburg, anciennement head coach du Tusla Shock (2012-2013) qui va officiellement prendre sa place. On ne doute pas que l’influence de Dan Hughes aura toujours très présente en coulisse et que Gary n’aura pas manqué de préparer ses plans de jeu par téléphone avant les rencontres. Il n’empêche toutefois que sur le banc, l’absence d’un coach aussi confirmé que Dan Hughes aurait pu se sentir. Mais qui a besoin d’un coach quand vous avez Sue Bird sur le terrain ?

La bonne élève : Breanna Stewart

Vous avez dit Achilles ?

Nous l’avons déjà dit à plusieurs reprises tout au long de la saison, ce sera désormais l’occasion de se questionner pour une bonne et dernière fois. A-t-on vraiment la certitude que Breanna Stewart s’est réellement blessée au tendon d’Achille en 2019. Cette blessure, jusque-là très souvent synonyme de fin de carrière pour beaucoup d’athlètes semble n’avoir eu aucune prise sur l’évolution de Stewie.

On aurait pu espérer un retour en forme mais légèrement en deçà, le temps de retrouver le rythme, ce qui aurait déjà été un exploit tant il ne faut pas sous-estimer l‘abnégation et le mental nécessaire pour revenir de ce genre de blessure. Mais non, Breanna est revenue aussi, si ce n’est même plus forte qu’auparavant. Terrifiante de facilité et d’efficacité, Stewie est une arme offensive ultime. Une mis-match permanente, trop rapide et technique balle en main pour les grandes et trop grande pour les petites. Vous rajoutez à cela une qualité de shoot indécente et une défense tout à fait correcte et vous obtenez le meilleur de ce qui se fait actuellement sur la planète basketball féminine, la MVP des Finales tout simplement.

Et comme une équipe championne ne se fait jamais seule, il ne faudrait d’ailleurs pas manquer de mentionner également quelques autres pièces importantes de ce sacre.

Tout d’abord, le retour également de Sue Bird et sa très bonne forme, la vraie générale de cette équipe, très bien secondée par la jeune Jordin Canada. La très talentueuse Jewell Loyd également. Seconde option offensive, elle a éclaboussé les playoffs de sa classe et fait honneur à son surnom de Gold Mamba. Si l’on ne parlait pas de Breanna Stewart, elle aurait sa place comme première option de beaucoup d’équipes. Alysha Clark et Natasha Howard, les joueuses de l’ombre, le socle sur lequel s’est constituée cette défense, meilleure de la ligue cette saison. Et enfin, Sami Whitcomb, la 6e joueuse parfaite, la dynamiteuse en sortie de banc.

Les cancres : le jury des trophées individuels

Are you kidding me ?

Nous venons de citer une majorité des joueuses essentielles dans cette saison plus que réussie du Seattle Storm. Il serait donc difficile de pouvoir valablement ressortir une cancre quand l’ensemble du groupe a répondu de manière aussi complète et collective et avec autant de réussite pour décrocher le graal final. Néanmoins, inutile de nier qu’à l’issue de la saison régulière et l’énoncé des lauréates des trophées individuels, plusieurs grincements de dents auront pu se faire sentir.

En premier lieu, bien évidemment, le titre de Most Valuable Player. Nous l’avons mentionné un peu plus haut, Breanna Stewart a proposé tout au long de cette saison une domination sans partage et a été pendant longtemps pressentie au trophée de meilleure joueuse de la saison. C’est finalement la première place au classement de Las Vegas qui aura fait pencher la balance pour A’ja Wilson. Pas un scandale en soi, tant la saison d’A’ja aura également été plus qu’impressionnante, mais sans doute un facteur de motivation supplémentaire pour Stewie, qui est probablement bien contente de se contenter de celui de MVP des Finales.

Le cas Alysha Clark pose toutefois plus question. Alors que certains observateurs s’attendaient à la voir repartir avec le trophée de meilleure défenseure de l’année, c’est finalement Candace Parker qui s’en voit décernée. Loin de nous l’idée de sous-estimer la saison monstrueuse produite par Candace, défensivement également, en particulier au niveau statistique (meilleure rebondeuse et 5e contreuse) mais la défense d’Alysha se ressent au delà des stats et aurait pu (dû ?) être récompensée.

Meilleure défenseuse de la meilleure défense de la ligue, Alysha est également (avec sa comparse Natasha Howard) la joueuse proposant le meilleur rating défensif de toute la ligue (parmi les joueuses à minimum 20 minutes par match). Au delà de ces considérations statistiques, quiconque aura regardé un match du Storm cette saison aura pu ressentir la douleur de l’attaquante lui faisant face, obligée de se coltiner ce chien de garde tout au long de la partie. Alysha en sera d’ailleurs récompensée d’une place parmi le meilleur cinq défensif de la saison. Un honneur qui ne sera par contre pas accordé à Candace Parker (pas même le second cinq). Un paradoxe en partie expliqué par une différence au niveau des votants puisque le trophée individuel est décerné par un panel de journalistes alors que les équipes types sont votées par les coachs. Nous vous laisserons le soin de décider le groupe qui vous semblera avoir plus de légitimité pour trancher ce débat.

Le programme des vacances

C’est possible de re-signer tout le monde ?

Au sortir d’une saison autant marquée par la réussite, la volonté ne peut être que de répéter cette performance et tenter le back to back, un exploit qui n’aura plus été réussi depuis les Sparks en 2002. Et quoi de mieux pour y parvenir que de repartir avec le même groupe, surtout quand celui-ci a paru si dominant sur l’exercice 2020.

Cependant, pour y parvenir, un obstacle de taille semble obscurcir l’horizon, comme pour nombre d’équipe contenders : le salary cap et les contraintes du nouveau CBA. Les joueuses en fin de contrat ne sont en effet pas des seconds couteaux : Sue Bird, Natasha Howard, Alysha Clark et Sami Whitcomb, pour ne citer que les principales. Avec la place disponible dans la feuille de salaires, il est évident que re-signer tout le monde ne sera possible qu’en comptant sur un effort collectif de la part de ces joueuses.

A l’heure où nous écrivons ces lignes, Natasha Howard a été cored par Seattle, ce qui veut dire qu’elle devrait re-signer avec le Storm. Quant à Sue, nous ne pouvons nous résoudre à envisager un scénario où elle jouerait dans une autre franchise. Qu’en sera-t-il des autres et quel impact cela aura-t-il sur l’avenir de l’équipe ? Réponse dans les jours à venir.


Note du conseil de classe : Quand une étudiante réussit ses examens finaux avec un tel brio, que peut-on lui accorder de plus que la note maximale ? Le conseil de classe ne peut que chaleureusement féliciter la petite Storm pour cette magnifique année. Sa sérénité et son sérieux auront été les garants de sa réussite. Et vu sa jeunesse, il semble que le meilleur soit à venir. Alors félicitations et bonnes vacances pour un retour en pleine forme la saison prochaine.

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