Hier, notre copain Noé de Dellywomen a publié une vidéo où il s’interroge sur le fait que personne ne regarde la WNBA. Il y expose quelques raisons qui peuvent expliquer le manque de médiatisation de la ligue féminine américaine.
La vidéo de Noé m’a fait réfléchir à la médiatisation de la ligue et à un phénomène dont j’ai déjà parlé : le trolling. Je me suis donc posé la question suivante : si peu de personnes regardent la WNBA, (même si je tiens à insister très fort sur le fait que les chiffres sont en constante évolution positive, ça bouge et ça bouge bien), pourquoi a-t-on droit automatiquement à des critiques et du troll de bas niveau chaque fois qu’un média sportif généraliste ou orienté basket masculin partage une info sur la WNBA ? En effet, si peu de personnes regardent, pourquoi autant critiquent ?
La réponse est simple : c’est l’effet Dunning-Kruger, aussi appelé effet de surconfiance. Pour faire simple, il s’agit d’un un biais cognitif par lequel les moins qualifiés dans un domaine surestiment leur compétence. En quelques mots : moins tu en sais, plus tu l’étales. Et si vous préférez un schéma, voilà qui devrait vous éclairer.
La découverte de ce biais cognitif trouve son origine dans une délicieuse anecdote : en 1995, aux États-Unis, un individu attaqua deux banques le visage enduit de jus de citron. Arrêté, il expliqua avec aplomb qu’il pensait devenir invisible pour les caméras de surveillance, selon le même principe que l’encre sympathique. Les psychologues David Dunning et Justin Kruger Spar, qui travaillaient sur son cas, essayèrent de comprendre la raison de cette assurance. L’effet Dunning-Kruger était né !
Prenons maintenant un cas pratique dans le secteur qui nous importe, le basket féminin et la WNBA en particulier. Nous allons nous intéresser à Jean-Raymond. Jean-Raymond n’a jamais vu de basket féminin à part celui que lui “impose” parfois la NBA lors d’une pub WNBA diffusée sur le League Pass. Il n’aime pas ça Jean-Raymond. Lui, il est là pour voir des gros dunks et du basket athlétique (et de l’iso, c’est génial l’iso). C’est ce qu’on appellerait un “casu” dans le monde du gaming. D’ailleurs, si c’est pour voir des meufs rater des layups, JR a autre chose à faire de son précieux temps.
Mais par contre, si la NBA a l’outrecuidance de publier un post qui met à l’honneur la WNBA ou une joueuse en particulier, ça a le don de l’agacer. Alors, il va répondre quelque chose de bête et d’agressif. En effet, Jean-Raymond n’a aucune connaissance qui lui permettrait d’argumenter sur la WNBA et son prétendu manque d’intérêt ou sur le type de jeu qu’on y pratique. C’est bien simple, Jean-Raymond ne connait pas du tout le basket féminin, il n’en regarde pas. Mais son manque de compétence avéré galvanise sa confiance en lui et lui donne le feu sacré pour venir étaler sa bêtise dans un mélange de frustration et d’agressivité.
Donc, la prochaine fois que vous verrez un Jean-Raymond qui trainent sur les réseaux sociaux, vous saurez d’où lui vient cette autosuffisance dans la médiocrité. Lui pas !
