Elite Eight : Les Usual Suspects sont là, Creighton en intrus

Que ce Sweet Sixteen fut passionnant ! De l’intensité et du beau basket, un régal pour les spectateurs. On débriefe et direction l’Elite Eight dès ce soir  !

North Carolina (5) vs South Carolina (1) 

On commençait la soirée avec le duel des Caroline. On se demandait s’il y aurait match : il y a eu match, aucun doute là-dessus. Et si South Carolina s’en sort 69-61, on peut dire que UNC les aura bien embêtées, au point de s’en mordre les doigts car il y avait la place pour passer cette montagne. Et quand on affronte une équipe comme SC, on ne vient pas les mains dans les poches mais avec un plan de jeu. Celui de North Carolina était clair dès les premières minutes : on va absolument défendre à l’intérieur quitte à se faire sanctionner à l’extérieur.

Stratégie en partie payante vu que « l’efficace » backcourt Henderson/Cooke nous a offert un joli 11/33 (pardon, c’est mal de se moquer mais on est quand même à 21/88 sur le tournoi. La tactique a été en partie payante, car quand on voit Aliyah Boston finir avec 28 points (8/13 au tir 12/13 au LF) et 22 rebonds (12 offensifs), on ne peut pas dire qu’elle a été totalement parfaite. La statistique qui le confirme est à chercher au rebond : South Carolina a pris 48 rebonds contre 33 pour NC mais, surtout, 25 étaient offensifs, ce qui a offert plus de 15 tirs supplémentaires. North Carolina peut aussi s’en vouloir sur les lancers-francs loupés (10/16) et les shoots ouverts manqués en fin de match.  

Les Tar Heels peuvent avoir des regrets car être à -4 à 2 minutes de la fin était finalement un signe que South Carolina n’était pas invincible. On dit bravo à North Carolina et à l’année prochaine, tout en souhaitant bonne chance aux joueuses de Dawn Staley, qui ne se sont pas rassurées sur ce match avant l’Elite Eight contre la surprise Creighton. 

La petite stat  : Aliyah Boston a enregistré son 27ème double-double consécutif, ce qui est un record en conférence SEC. 

Ohio State (6) vs Texas (2) 

Beaucoup voyaient Texas s’imposer. Cela a été le cas, mais non sans mal. Victoire des Longhorns 66-63, dans un match qui finalement très ouvert et qui aurait pu basculer de n’importe quel côté. On a eu un premier quart-temps d’Ohio State impressionnant avant que le rythme se calme et que l’on passe à une bataille avec parfois des passages de 3 à 5 minutes sans scoring. La maladresse et les turnovers ont été au rendez-vous des deux côtés, histoire que l’on ait droit à une fin de match palpitante. Taylor Mikesell (19 points à 7/12) plantera 5 points consécutifs pour faire passer Ohio Stat devant, avant que Texas ne réplique puis gagne au jeu des lancers-francs.

Les Buckeyes auront aussi pu compter sur Jacy Sheldon (17 points, 6 rebonds, 4 passes, 4 interceptions) et peuvent être fières de leur parcours. Texas, de son côté, nous a encore montré que ça se battait jusqu’au bout. Après un match comme celui-ci, compliqué quand même de les projeter très loin, surtout avec l’ogre Stanford au programme du prochain tour. 

Maryland (4) vs Stanford (1) 

On l’attendait comme le choc de la nuit, ce fut agréable et super à regarder mais pendant une mi-temps tout au plus (allez, et la fin de match) : Stanford a livré une prestation de patron avec une victoire 72-66, qui ne réflète même pas suffisamment l’emprise qu’ont eu Haley Jones et Cameron Brink sur ce match. L’eau ça mouille, le feu ça brûle, Stanford a un effectif profond et Maryland ne sait pas défendre les backdoors.  

On s’attendait à une rencontre serrée car Stanford n’avait pas été surpuissant sur les derniers matchs et il faut dire qu’elles ont décidé de frapper du poing sur la table. On a eu droit à une première mi-temps où les tirs du Cardinal sont rentés et où Brink & Jones (nouvelle marque déposée) avaient décidé de tuer le suspense. Avec une 1e mi-temps remportée 39-23, difficile de voir Maryland revenir. L’écart montera à plus de 20 points avant un petit coup de chaud de Diamond Miller, freinée dans son élan par les fautes.  

Maryland tentera de revenir en fin de match mais sera trop court. On aura pu admirer Angel Reese, qui est l’une des rares à avoir fait son match (25 points à 7/16, 9 rebonds, 3 interceptions, 3 blocks) tandis que le backcourt Owusu/Miller/Benzan nous gratifiait d’un 5/25 en cumulé. Il y a eu de la maladresse, certes, mais aussi une bonne défense de Stanford portée par l’inarrêtable Cameron Brink (15 points/8 rebonds/5 blocks en 18 minutes). La patronne Haley Jones (17 points/10 rebonds/6 passes) et les shoots toujours importants et artistiques de Lexie Hull (19 points / 9 rebonds) ont permis à Stanford de proposer une prestation de champion et de lancer un message. 

 Le prochain tour devrait être plus simple, je pense, avec Texas en adversaire.  

Creighton (10) vs Iowa State (3) 

La belle histoire de cette March Madness aura droit à un acte supplémentaire : Creighton sort Iowa State et participera au premier Elite Eight de son histoire. Les tirs à 3 points 1/25) et un sang froid aux lancers sur la fin de match auront permis de boucler le match 76-68. On aura eu droit à deux performances collectives (4 joueuses à plus de 10 points de chaque côté) et de l’intensité, pour éviter de s’endormir devant la deuxième mi-temps de Stanford-Maryland sous les coups de 4h du matin.  

Creighton est l’une des équipes les plus adroites et qui fait le plus de passes décisives (15 sur 26 paniers hier) de la Division I. Leur parcours est pour la majorité une surprise, allant d’upset en upset avec dorénavant le Final Four en ligne de mire. L’obstacle qui sépare les filles du Nebraska de la félicité : South Carolina.  

Notre Dame (5) vs NC State (1) 

Vous connaissez cette situation où vous avez super bien travaillé, vous êtes fier, mais une petite erreur vous prive de récompense ? Vous savez donc ce qu’ont vécu les filles de Notre Dame. On pourrait appeler ça vulgairement un braquage. D’ailleurs appelons-le comme ça car c’en est un. Notre-Dame a maitrisé et dominé quasiment tout le match, grâce à une Olivia Miles tranchante et complète (21 points, 6 rebonds, 6 passes) et une Maddy Westbeld dominante (13 points, 8 rebonds, 3 interceptions). Mais si vous relisez la phrase précédente, le mot important est bien « quasiment ». Car si le coup semblait parfaitement joué avec 7 points d’avance à six minutes de la fin et une équipe qui répondait parfaitement au run de NC State pour revenir, Notre-Dame est tombée dans ses travers, laissant son chef-d’œuvre incomplet.

Des turnovers, des tirs ouverts qui auraient pu être décisifs, et finalement une interception de NC State par Raina Perez pour aller au layup et mettre son équipe à +1 à 16 secondes de la fin. Derrière, Notre Dame aura une chance avec un 3 points ouvert pour Westbeld mais qui ne fera pas mouche… Lancers-francs NC State, victoire 66-63, et Notre Dame crucifiée, victimes de ses erreurs (16 turnovers dont 12 qui ont été des interceptions adverses). 

Si Notre-Dame a perdu dans le 4e quart-temps, c’est aussi la défense de NC State qui a fait le boulot en bloquant l’attaque adverse. Et même de manière globale, sans jamais se laisser détacher en restant autour des 8 à 10 points de retard. Des opportunistes qui ont saisi leur chance. Cette victoire n’est pas anodine, puisque cela leur permet de rejoindre l’Elite Eight, pour la deuxième fois de leur histoire après 1998 (je n’étais pas né). Avant ce match, leur bilan pour accéder à ce stade de la compétition était de 1-13. 

Indiana (3) vs UConn (2) 

Une victoire sans conteste des Huskies 75-58, un peu comme on s’y attendait. Le déroulé fut en deux actes. Tout d’abord un premier quart-temps commencé à l’envers par UConn, avec un open-bar dans la raquette dont ne s’est pas privé pas Indiana. Geno Auriemma mécontent, UConn s’est repris pour boucher les trous avant la mi-temps. On notera une petite alerte au genou pour Paige Bueckers, mais finalement rien de trop grave puisqu’elle est revenue quelques minutes plus tard. L’adresse va bien, notamment avec Azzi Fudd qui a mis deux gros paniers du parking, mais Indiana s’est accroché et pour revenir à 4 unités à la mi-temps sur un buzzer à 3 points. Ce sont les dernières traces de vie de cette jolie équipe.  

Retour du vestiaire : 16-0 infligé par UConn sous l’impulsion de Paige (15 points) qui ne cesse de nous émerveiller (on en a encore pour 2 ans, profitons). On cherche encore Indiana. La deuxième mi-temps a donc eu peu d’intérêt, UConn ayant géré tranquillement son avance pour atteindre l’Elite Eight, un rendez-vous habituel.  

Sujet habituel de ce Sweet 16 : les rebonds. L’impression de se répéter à chaque match. Ce qui est plutôt ironique puisque la coach d’Indiana, Teri Moren, a déclaré avant le match qu’il fallait faire attention aux rebonds et ne pas laisser dominer UConn. C’est bien de le dire, c’est mieux de l’appliquer. 39 rebonds (dont 15 offensifs) à 27 pour UConn et 24 pour le duo Edwards/Nelson-Ododa. 67 tirs pris pour UConn contre 48. Et je n’évoque pas la bonne défense des Huskies. Le talent, les erreurs, la profondeur… La défaite d’Indiana n’est pas une surprise et ne sort pas de nulle part. UConn a également rassuré et montré un meilleur visage que sur l’entame de son tournoi. De quoi bien aborder l’Elite Eight contre NC State.  

Tennessee (4) vs Louisville (1) 

Un match que Louisville a quasiment dominé de bout en bout avec un succès 76-64 mais qui s’est tout de même dessiné dans les dernières minutes. Si Louisville a pris une avance de 10 points assez rapidement dans le match, Tennessee s’est battu afin de rester à portée. Les Lady Vols sont bien revenues à 2 points au début du dernier quart-temps mais c’était sans compter le magnifique match de Emily Engstler (20 points à 7/12 au tir, 10 rebonds) – coucou notre Mock Draft 2022 – qui a redonné une avance que les Cardinals n’ont plus lâchée. Côté Tennessee, on peut s’en vouloir car l’équipe a dominé le rebond (52 à 36 dont 23 offensifs) mais sans pour autant en profiter. Avec une très bonne Rae Burrell (22 points / 6 rebonds) mais une transparente Tamari Key (3 points / 10 rebonds), Tennessee n’a pas su répondre à l’agressivité de Louisville, notamment en défense, puisqu’elles ont concédé 18 turnovers dont 12 qui ont été des interceptions.  

Cette élimination n’est pas une surprise, Tennessee avait déjà eu de la chance au tour précédent et les Lady Vols sont tombées sur meilleures qu’elles. Côté Louisville, on retrouve l’Elite Eight pour la 4e consécutive et pour viser le Final Four, il faudra mieux jouer que cela face à Michigan, notamment en attaque pour Hailey Van Lith, maladroite samedi mais encore et toujours capable de compenser par son énergie, sa création et sa défense. 

South Dakota (10) vs Michigan (3) 

Pour la première fois de leur histoire, les Wolverines de Michigan seront au rendez-vous de l’Elite Eight ! Les filles de Kim Barnes Arico ont surmonté l’obstacle South Dakota, l’une des sensations de ce Tournoi NCAA, pour se qualifier et poursuivre leur belle aventure. La tâche n’a pas été aisée, puisque Naz Hillmon et ses coéquipières sont rentrées au vestiaire en étant menées au score devant un public de Wichita majoritairement acquis à la cause de l’outsider. Dans le sillage de Hillmon (17 pts, 10 rbds), un peu moins productive que sur les tours précédents mais toujours aussi déterminante, les Wolverines ont pris le dessus et résisté à l’impact de l’intérieure de South Dakota, Hannah Sjerven (17 pts, 8 rbds). 

Et voilà pour le Sweet 16 ! Voici le programme des réjouissances  :  

Dans la nuit de dimanche à lundi  

1h – Creighton (10) vs South Carolina (1) 
3h – Texas (2) vs Stanford (1) 

Dans la nuit de lundi à mardi

1h – UConn (2) vs NC State (1) 
3h – Michigan (3) vs Louisville (1) 

Soutenez Swish Swish sur Tipeee

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Avoir le Swag Swag Ultime ?

Swish Swish Boutique

C’est l’occasion unique de soutenir votre site préféré et d’avoir le swag ultime. Et en plus les frais de port sont inclus dans le prix !