March Madness : surprises et vieilles connaissances, le point avant le Sweet 16

La March Madness a débuté vendredi dernier, pour celles et ceux n’ayant pas tout suivi, voici le récapitulatif des principaux événements des deux premiers tours, avec comme toujours quelques belles performances, des rencontres improbables et l’habituelle dramaturgie ! 

Vu le nombre de matchs importants, j’ai décidé de faire un retour par catégories (favoris, outsiders et les surprises).

Les favoris

Commençons par la plus grande université du pays : UConn a eu chaud mais UConn reste en vie. Comme la saison dernière, les Huskies ont eu bien du mal à dominer leurs adversaires lors du deuxième tour. Après une formalité sur le 1er tour, tout en maitrise, rencontrer une université aussi expérimentée que Baylor semblait être le match piège par excellence et on peut dire que ce fut le cas… Portées d’entrée par une adresse à 3 points hallucinante, les Bears ont mis à mal la toujours solide défense des Huskies. Au retour des vestiaires, les joueuses de Geno Auriemma, boostées par un coup de chaud d’Azzi Fudd (16 points dans le 3ème QT) et par l’activité défensive d’Aubrey Griffin (clairement MVP de la rencontre si on pouvait voter 😝), ont annihilé les espoirs d’exploit de Baylor. La première mi-temps des Huskies fut très moyenne, la seconde excellente. Connecticut a montré encore une fois du caractère dans les moments difficiles comme pendant toute la saison. Elles rejoignent le Sweet 16 pour la 29ème fois d’affilé (record absolu) où elles affronteront l’ancienne université de Dorka Juhasz, Ohio State, qui s’est difficilement débarrassée de North Carolina sur un game winner de Jacy Sheldon (présente dans notre Mock Draft du 1er tour !). Une belle opposition attend UConn tant cette équipe pleine d’expérience est difficile à manier avec ses nombreuses shooteuses extérieures.

On notera, côté Baylor, l’excellent travail fourni par Nicki Collen avec une équipe sans grand talent et sans avoir encore activé sa propre classe complète de recrutement… L’ancienne coach du Dream a une fois de plus montré l’étendue de ses qualités au coaching pour mettre un plan de jeu en place et enquiquiner une des meilleures universités du pays.

South Carolina a assuré parfaitement ses deux premiers tours et n’aura légèrement vacillé qu’une seule mi-temps sur les quatre avant une énième fois de détruire physiquement tous ses adversaires comme cette valeureuse équipe de South Florida qui sortait d’une prolongation au 1er tour. En résumé, tous les voyants sont au vert avec une Aliyah Boston dominante et même une Zia Cooke se transformant en scoreuse prolifique (oui c’est possible 😉). L’intensité défensive mêlée à une domination de tous les instants aux rebonds ont permis aux protégées de Dawn Staley de filer sans encombre au Sweet 16 pour affronter une équipe d’UCLA sûre de sa force et tombeuse de la fac d’Oklahoma. On risque d’assister à une matchup toute en opposition de style. Le premier gros test de cette March Madness arrive pour les championnes 2022 et grandissimes favori à leur propre succession.

En parlant de favori, un tremblement de terre a envahi la NCAAW dimanche soir et la March Madness a encore prouvé que son nom n’était pas galvaudé. Stanford, équipe immensément prétendante au titre (Final 4 en 2022 et vainqueur en 2021), a été éliminée par Ole Miss au deuxième tour. Soyons clair tout de suite : l’ancienne université de Shakira Austin a su mettre l’intensité et jouer dur (par moment un peu à la limite des règles du basket-ball) et derrière le collectif et la profondeur d’effectif du Cardinal se sont écroulés… Les deux joueuses majeures de Stanford (Cameron Brink et Haley Jones) n’auront rien à se reprocher tant elles ont donné sur cette rencontre pour essayer au maximum de sauver les meubles. Malheureusement, l’apport autour a été catastrophique (3 points du banc). Si Stanford a pu mettre l’intensité défensive nécessaire, en attaque l’équipe a totalement déjoué ! Tara VanDerveer, coach mythique en NCAAW, a été totalement spectatrice et n’a pas su trouver ni les mots ni les adaptations tactiques pour aider ses jeunes joueuses à ne pas sombrer… De mémoire, je ne me souviens pas avoir vu jouer Stanford aussi mal avec une incapacité à exécuter le moindre système offensif. Les 3 turnovers dans le money-time en sont l’exemple criant…

On aurait aimé une meilleure fin de carrière universitaire pour Haley Jones. Malheureusement, la MOP 2021 sort de cette March Madness par la petite porte. On attend désormais son rebond prochainement en WNBA et ne vous méprenez pas. Elle reviendra encore plus forte de cette mauvaise expérience ! Dans le marasme du Cardinal Cameron Brink aura été une fois de plus immense pour maintenir son équipe à flot. La protégée de Stephen Curry (sa maman Sonya est la marraine de Cameron), tout juste remise d’une maladie, aura tout essayé en sortant une performance individuelle majuscule (20 points, 13 rebonds, 7 contres).

Les outsiders

Les Hawkeyes d’Iowa n’ont pas tremblé sur la première rencontre du tournoi en s’imposant très largement avec le phénomène Caitlin Clark proche du triple double (27 points 7 rebonds 12 passes). Sur le second tour, Iowa se qualifie au Sweet 16 et rompt ainsi la malédiction de la saison dernière, mais sans véritablement briller. Rencontrant une équipe de Georgia très peu inspirée, Iowa n’a jamais pu développer sa fabuleuse attaque et aurait même pu être en grand danger si les Lady Bulldogs ne s’étaient pas sabordées en perdant 3 ballons et en manquant un layup tout fait dans la dernière minute.

Caitlin a encore été (trop ?) déterminante dans le jeu de son équipe et termine à la base de 31 des 33 points d’Iowa en seconde période… Si les Hawkeyes ambitionnent une présence dans l’Elite 8 voir au Final 4 (avec la défaite de Stanford, le tableau s’ouvre) il faudra afficher un tout autre visage face à des adversaires plus coriaces.

Avec les absences de Dara Mabrey et surtout plus récemment celle d’Olivia Miles, on se doutait que Notre Dame avait moins de chances de prétendre à un immense parcours, mais les voir passer de si peu contre Mississippi State en ne marquant que 53 points au 2ème tour reste très surprenant, voir un peu inquiétant. Les joueuses du Fighting Irish, et leur jeu pourtant si beau et fluide en attaque toute la saison, ont complètement déjoué lors des 10 dernières minutes alors qu’elles avaient pris 10 points d’avance et semblaient maitriser la rencontre. Finalement, elles sécurisent tout de même un Sweet 16 qui reste un minimum pour une telle équipe malgré les absences.

Maryland a parfaitement géré son entrée dans le tournoi en dominant largement les deux tours et notamment l’université d’Arizona. Cette équipe assez atypique sans vraies intérieures mais avec deux grandes arrières (Diamond Miller/Shyanne Sellers) a déroulé un basket de qualité des deux côtés du terrain et n’a jamais été mise en danger. Il faudra assurément être costaud pour renverser cette équipe et on vous encourage fortement à profiter du phénoménal talent de Diamond Miller (18.5 points, 7 rebonds 4 passes) qui devrait être appelée parmi les premières dans quelques jours par Cathy Engelbert à la Draft WNBA 2023. Le prochain tour face à Notre Dame, très diminué par les blessures, est une vraie belle opportunité d’atteindre l’Elite 8.

Utah, de son côté, a été en mode tranquille sur les deux premiers tours sans pour autant rencontrer d’immenses adversaires. Portée littéralement par une Alissa Pili des grands soirs (30.5 points, 9 rebonds, 5.5 passes), il faudra pour cette bonne équipe reproduire ce type de performance en Sweet 16 pour venir à bout de la fac de Voldemort Kim Mulkey. On vous encourage fortement à regarder cette rencontre qui devrait valoir son pesant de cacahuètes !

LSU a été compliqué à situer toute la saison. Presque invaincue contre des universités principalement de seconde zone en ayant fait le choix d’un calendrier relativement simple, elles sont arrivées dans cette March Madness sans beaucoup de certitudes sur leur niveau réel. Néanmoins, on peut dire que les deux premiers tours ont été parfaitement maitrisés, notamment grâce à leur joueuse hors normes Angel Reese (29,5 points, 19.5 rebonds et 4.5 contres de moyenne, oui vous lisez bien). Le premier gros test au Sweet 16 face à Utah permettra de situer le niveau de cette équipe et de savoir si les Tigers peuvent légitimement envisager un run dans ce tournoi. La défaite de la tête de série numéro 1 (Indiana) de leur région va leur ouvrir un chemin moins compliqué vers le Final 4…

Dans les équipes qui ont assuré, on peut citer Louisville qui, après un premier tour difficile (remporté sur un panier dans les derniers instants de l’infatigable Hailey Van Lith), se sont facilement imposées face à Texas pour filer au Sweet 16 contre la surprise Ole Miss. Même sans avoir brillé toute la saison, Louisville possède dans ses rangs une joueuse unique qui adore les moments décisifs. Il n’est donc pas impossible avec l’ouverture du chemin (merci Stanford) qu’un run vers le Final 4 soit envisageable… Réponse très bientôt !

Virginia Tech et Tennessee n’ont pas eu les parcours les plus difficiles mais ce sont également imposées sans trembler. Rien de particulier à ajouter dans leurs premiers tours respectifs si ce n’est que leur opposition au Sweet 16 devrait être le révélateur de leurs niveaux dans ce tournoi. Il faudra être bon pour tenter d’accéder au Final 4 avec UConn et Ohio State dans la partie de tableau.

Les surprises

Après Stanford, une deuxième tête de série est tombée et il s’agit d’Indiana. Les Hoosiers, sereines toute la saison, ont cédé dès le second tour face à l’université de Miami, habituée aux gros coups… Voir tomber deux têtes de série numéro 1 avant le Sweet 16 n’était plus arrivé depuis 1998 (belle année pour la France et pour Di Caprio 😝) c’est dire qu’on a vécu un moment assez historique…

Miami retrouvera l’université de Villanova, qui s’est tranquillement imposée lors des deux premières tours, emmenée par une Maddy Siegrist toujours aussi injouable (33 points, 5.5 rebonds et 2 contres).

Les belles histoires à la March Madness ne se reconduisent pas tous les ans : Creighton, qui avait notamment éliminé Iowa la saison dernière avant de faire le premier Elite 8 de son histoire, a été éliminé dès le premier tour par Mississipi State en étant clairement décevant après avoir produit un basket de qualité toute la saison en challengeant notamment UConn en conférence Big East.

Même chose côté Iowa State, la fac d’Ashley Joens (5 années ici et originaire de l’Iowa) a été éliminée dès le premier tour contre l’université de Toledo (fun fact : Le coach d’Iowa State Bill Fennelly s’est fait sortir par son ancienne université 😉). Malgré une grosse performance de la star des Cyclones (23 points, 13 rebonds et 3 passes), bien esseulée également, cela n’aura pas suffi… Même si on imaginait difficilement cette équipe aller très loin, la voir échouer au premier tour est surprenant. On retiendra les larmes d’Ashley au moment de son ultime conférence de presse et pour la consoler on espère la retrouver rapidement au  niveau professionnel où elle pourrait rendre de bons et loyaux services à une équipe WNBA. 

NC State, sans sa joueuse majeure (Diamond Johnson blessée), a également connu le même sort et a chuté à la surprise université contre la petite fac de Princeton sur un game winner. L’ancienne université de Bella Alarie (souvent plus connu pour sortir des hauts dirigeants que des basketteurs ou basketteuses) a montré une détermination et un sang froid magnifique pour remporter cette rencontre. Wes Moore coach de NCstate sort encore d’un tournoi avec une belle frustration (après l’Elite 8 la saison dernière contre UConn) avec encore une fois beaucoup de questions sur son coaching. 

La brillante équipe de Duke est également tombée au deuxième tour face à Colorado. Mais à l’image de cette équipe au talent limité, portée par Celeste Taylor (proche du quadruple double cette nuit !), n’a rien lâché et a forcé une prolongation en étant pourtant menée toute la rencontre avant de finalement s’incliner. Même si l’upset est réel en terme de tête de série, il est tout de même difficile d’en vouloir à Duke vu le travail magnifique qu’elles ont réalisé toute la saison… On continuera de suivre l’excellent boulot que fait Kara Lawson au coaching en ajoutant quelques pièces au puzzle offensif. Tout de même, félicitations à Colorado, qui atteint le Sweet 16 et aura fort à faire pour limiter Caitlin Clark !

Pour terminer ce récap, voici les rencontres du Sweet 16 à suivre dès vendredi sur les deux sites de Greenville (Bon Secours Wellness Arena) et de Seattle (à la Sue Bird Arena Climate Pledge Arena) :

  • Notre Dame – Maryland
  • South Carolina – UCLA
  • Iowa – Colorado
  • LSU – Utah
  • Uconn – Ohio State
  • Villanova – Miami
  • Ole Miss – Louisville
  • Tennessee – Virginia Tech

On vous donne rendez vous ce week-end pour un nouveau recap et d’ici là on va tenter de récupérer un peu de notre sommeil 😃 

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