Pari WNBA réussi pour Marine Johannès, French rookie of the Year

Le 12 juillet dernier, Marine Johannès foulait pour la première fois les parquets de la WNBA. Comme tant de rêves américains, c’est à New-York que se sont écrites les premières pages de l’épopée de la française de vingt-quatre ans. Sous les couleurs du Liberty, Johannès fait une entrée in medias res dans la meilleure ligue professionnelle de basket au monde. Arrivée en cours de saison du fait de son engagement avec l’équipe de France et de sa participation à l’EuroBasket, elle plonge dans le monde de la WNBA, et se retrouve d’emblée entourée de noms de légende.

À New-York, elle jouera désormais sous l’égide d’une Katie Smith triple championne olympique, et partagera les terrains avec la MVP de l’année 2012, l’inarrêtable Tina Charles. Mais au coeur de l’agitation new-yorkaise, Marine Johannès peut aussi compter sur la présence rassurante de visages plus familiers : Bria Hartley, sa comparse bleue, mais aussi la canadienne Nayo Raincock-Ekunwe avec qui elle avait défendu les couleurs du Tango Bourges au cours de la saison de LFB, de septembre à mai.

Reste toutefois que s’imposer en WNBA n’est pas chose facile. Treizième française à rejoindre la WNBA, Marine Johannès connaît sans doute la réputation cruelle de cette ligue que les joueuses françaises ont souvent eu du mal à marquer de leur empreinte. Si Isabelle Fijalkowski, passée par la NCAA, avait su s’affirmer chez les Cleveland Rockers, si Edwige Lawson-Wade avait réussi à atteindre les finales WNBA avec les Stars de San Antonio, et si Sandrine Gruda avait pu briller un temps au Sun avant d’être reléguée à un rôle très secondaire à Los Angeles, nombreux furent les rêves américains déçus pour les Bleues : une seule saison au Dream d’Atlanta avec 3,3 points de moyenne pour Céline Dumerc, une saison écourtée chez les Lynx pour Endy Miyem, une saison chez les Stars en 2015 puis une éviction de l’effectif final des Aces en 2018 pour Valériane Ayayi… bref, souvent un arrière-goût d’inachevé.

Alors, Marine Johannès saurait-elle déjouer les statistiques et s’imposer sur la plus grande scène du monde ? Serait-elle à même de conquérir le public américain ? Lui donnerait-on sa chance à New-York ? Voilà sans doute les interrogations qui trottaient dans la tête des observateurs français avant ce début de saison, d’autant plus que c’étaient les rangs d’une franchise en difficulté que la Française s’apprêtait à rejoindre.

Arrivé en avant-dernière position de la ligue en 2018, le Liberty a déjà un bilan négatif de neuf défaites pour sept victoires quand Johannès rejoint l’équipe. La progression de Kia Nurse, l’ailière sortie d’UConn qui entame sa deuxième année dans la ligue, l’arrivée récente d’Asia Durr, deuxième choix de la Draft 2019, les contributions solides d’Amanda Zahui B, ou encore les efforts titanesques de Tina Charles n’ont pas suffi à mettre véritablement le train en marche.

Si l’arrivée de Marine ne permet pas d’inverser la tendance — sous le maillot du Liberty, la Française repartira avec un bilan de seulement 3 victoires pour 16 défaites — on peut dire qu’à titre individuel, la saison fut plus que réussie pour Johannès. Dès les premiers matchs, elle semble avoir acquis la confiance de Katie Smith : la coach de New-York lui accorde en effet un temps de jeu solide qui oscillera toute la saison aux alentours de dix-huit minutes par match.

Sollicitée dans l’effectif, Johannès répond présente et parvient à tirer son épingle du jeu, attirant assez vite l’attention des observateurs américains. Son premier panier en WNBA, un lay-up marqué à une main en contre-attaque, ne manque pas leur donner un avant-goût de ce qu’est l’art johannesque : « Quelle finition à une main, magnifique! », s’exclame la commentatrice du Liberty. Les excellentes performances de Marine — le 20 juillet, elle réalise un premier match sans faute avec un match à 6/6 au tir dont 4/4 à trois points, puis elle réitère le 7 août face à Chicago — et son style de jeu instinctif et créatif l’érigent même au rang des chouchoutes du public américain, qui lui trouve toutes sortes de surnom. Impossible désormais de ne pas entendre les accents mythiques dont se teintent ses initiales sous l’accent des commentateurs : « MJ » a trouvé son public.

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Dès sa saison de rookie, Marine Johannès aura donc réussi à s’affirmer comme une joueuse complète sur la scène américaine : en plus de sa formidable adresse, sa qualité de passe et son agressivité défensive l’auront fait connaître du public américain. Dans un article pour « The Atlhetic », la journaliste Lindsay Sarah lui attribue un « je-ne-sais-quoi » qui rend son jeu unique ; Arielle Chambers, elle, a des mots plus directs : « Johannès is a mf hooperrrrr » (« Johannès est une ****** de joueuse »).

Policée ou non, l’idée est la même : Marine Johannès a réussi son pari américain. Comme d’autres, elle aura su confirmer qu’il est bel et bien une place, en WNBA, pour des talents formés outre-Atlantique. Une place à se faire, bien sûr… mais le défi n’était qu’à la hauteur du talent de Johannès.

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