Avouons-le, on aurait bien repris une petite gorgée de cette série entre Seattle et Washington, disputée avec un niveau de jeu phénoménal. Avouons-le aussi, on ne va pas bouder notre plaisir de voir Sue Bird continuer son parcours vers une fin légendaire. La meneuse du Storm ne s’est pas contentée de piloter le groupe depuis le parquet comme une extension de la coach Noelle Quinn. Elle a aussi été exceptionnelle comme joueuse de basket, purement et simplement.
A bientôt 42 printemps, “Tata Suzanne” a compilé 18 points, 10 passes, 2 interceptions et un contre (sur Shakira Austin, à laquelle elle rend 20 centimètres), tout en étant tout sauf un handicap défensif contrairement à ce qu’elle-même sous-entend parfois. En la voyant distribuer des passes aveugles, continuer d’être très efficace à 3 points (4/6) et enrhumer encore quelques adversaires ici et là (voir ci-dessous), on ne peut que regretter qu’elle ne revienne pas sur sa décision…
Bird et sa troupe ont donc envoyé les Mystics en vacances en confirmant leur ascendant psychologique acquis au game 1. A nouveau, Washington a livré une superbe et courageuse bataille, mais l’expérience collective et le talent du Storm ont encore fait la différence. On a senti la rencontre basculer vers la moitié du troisième quart-temps, lorsque Seattle a accéléré et n’a plus jamais lâché l’avantage au tableau d’affichage. Breanna Stewart (21 pts, 10 rbds, 8 asts) a haussé le ton après une première mi-temps compliquée (aussi fou que cela puisse paraître vu sa ligne de stats proche du triple-double…) au niveau de l’adresse, Jewell Loyd (19 pts) a planté des banderilles lorsque son équipe en a eu besoin et leurs coéquipières ont contribué à maintenir le navire d’Emerald City à flot.
Gabby Williams, dont on attend des nouvelles après sa sortie suite à un choc dans le 3e quart-temps, réalisait à nouveau un excellent match (14 points en 20 minutes) et on espère que les jours de repos qui viennent lui permettront de récupérer. Du côté des filles de Mike Thibault, Elena Delle Donne (12 pts, 5 pds à 5/14) a été très bien gérée par le Storm, ce qui a poussé Natasha Cloud (21 points, 5 passes) et Ariel Atkins (15 points, 7 passes), admirables tout au long de la saison, à se montrer plus tranchantes, là où Shakira Austin a été nettement moins à son avantage (2 pts, 2 asts, 8 rbds) que dans le game 1.
Les Mystics ont les qualités pour faire mieux l’an prochain et éviter une sortie prématurée. En attendant, elles vont devoir regarder le prochain choc de cette partie de tableau se jouer sans elles. Les Aces, l’autre équipe à avoir plié l’affaire en deux matchs secs, se dressent désormais sur la route du Storm. On vous le répète, comme à chaque fois, ce sera une série absolument immanquable !
Connecticut Sun – Dallas Wings : 79–89
Par Ghislain Clément
Chez Swish Swish, nous l’avons dit toute la saison, Dallas joue vraiment bien au basket. Mais lors du Game 1 personne n’a reconnu l’équipe de Vickie Johnson, complétement étouffée par l’intensité et le jeu rapide des filles de Curt Miller (perdu 93-68).
Cette deuxième rencontre était donc un « win or die » pour les Texanes, toujours dans le Connecticut. Dès les premières minutes, nous avons vite compris que Dallas n’allait rien laisser de simple au Sun. En effet, les joueuses de VJ ont obligé Curt Miller à poser un temps-mort au bout de seulement 3 minutes de jeu (7-0 en faveur de Dallas). Le retour de temps-mort ne change rien, Dallas, tout en intensité défensive et sans perdre le moindre ballon (bye-bye le jeu de transition de « The Engine »), éteint totalement la lumière côté Sun pour passer un 22-7 au bout de 10 minutes (+15 record de franchise en Playoffs pour un 1er QT). Dallas venait de poser la première pierre à son édifice.
Avant la pause, le Sun va bien essayer de revenir dans la rencontre par l’intermédiaire des deux Jones (toutes les deux à 20 points) mais Dallas est tout en contrôle de son jeu avec un spacing et un jeu collectif parfaits (seulement 3 balles perdues à la MT) va continuer de scorer et maintenir son avance (46-30 à la MT).
De retour des vestiaires, les Wings vont produire certainement leur meilleur quart-temps de la saison en pratiquant un jeu de qualité (28 passes pour 8 ballons perdues). Que ce soit Veronica Burton, ou Allisha Gray (7 interceptions à elle deux), la défense des Wings va couper totalement l’attaque du Sun qui va enchainer de nombreux turnovers, bien utilisés par les Wings sur jeu de transition, notamment par Marina Mabrey (14 points). L’écart montera jusqu’à +29 dans un match à sens unique.
La fin de match, malgré un léger retour du Sun, restera anecdotique, les Wings remportant leur premier match de playoffs depuis 2009 (encore le Detroit Shock à l’époque) et nous aurons un game 3 dans le Texas pour créer peut-être LA surprise de ce premier tour…
Côté tactique, nous avons encore vu les bonnes adaptations de Vickie Johnson capable de sortir une Teaira McCowan du 5 (malgré son statut récent) en grande difficulté au game 1, pour lancer une Isabelle Harrison avec un jeu plus small ball et une circulation de balle excellente qui a détruit le Sun. Mieux même, la tâche qui consistait à sortir Alyssa Thomas du jeu collectif du Sun a été accomplie avec brio.
Le Sun est désormais dos au mur et obligé de s’ajouter un périlleux voyage à Arlington pour un game 3 décisif. Avec une question toujours en suspens : et si Arike Ogunbowale revenait… ?
