Sue Bird : comment Stewie a “sauvé sa carrière”, son avis sur Paige Bueckers et la folie de Diana Taurasi

Promis, on fera tout pour avoir un jour Sue Bird en interview pour Swish Swish. Après ça, on pourra mourir tranquille (mais le plus tard possible). En attendant, on peut quand même profiter de passages passionnants de la légende du Seattle Storm dans certains médias US. Cette semaine, Sue était dans l’émission “Knuckleheads”, pour une longue discussion avec les deux anciens joueurs NBA Quentin Richardson et Darius Miles, plutôt très calés en matière de basket féminin (ils ont reçu Chamique Holdsclaw en 2020) pour avoir côtoyé et suivi certaines joueuses avec lesquelles ils ont grandi du côté de New York et Chicago.

Ca ne vous surprendra pas, on a bu cet entretien comme du petit lait et on ne saurait trop vous recommander de l’écouter en podcast ou de regarder la vidéo (le lien est plus bas). Sue Bird a évoqué tout un tas de sujets intéressants dont on vous a regroupé quelques extraits ci-dessous.

Sa relation avec Geno Auriemma

Geno a du charisme, il y a quelque chose chez lui qui fait que tu as envie de l’écouter, d’écouter ses histoires. Bon, maintenant je n’ai plus envie de les entendre, il les répète sans arrêt (rires). Ca va vous paraître un peu cheesy, mais j’ai senti que c’était le bon endroit quand j’y suis allée. 
Je me suis blessée la première année, c’était chiant, mais j’ai pu regarder, observer et apprendre. Geno est bon sur le côté tactique, mais ce n’est pas sa force. Il a le truc pour comprendre les gens. Il savait comment me pousser dans différentes directions et c’était autre chose avec Swin Cash, Ajsha Jones et chaque autre joueuse.

Un jour, il m’a convoquée dans son bureau et il m’a dit : “Tu dois être une meneuse, tout ce qui arrive est de ta faute. Si quelqu’un d’autre rate une passe, c’est de ta responsabilité”. Sur le coup, tu te dis que le mec est fou. Puis tu te rends compte qu’il voulait simplement que je prenne des responsabilités et que je fende un peu l’armure. Je suis quelqu’un de timide et il m’a aidé à avoir cette deuxième personnalité sur le terrain et à être connectée avec tout le monde. Je pense que mes qualités de leadership viennent de là.

Il te fait sentir comme de la merde, mais de manière positive (rires). Disons qu’il n’est jamais satisfait.

Diana Taurasi

Diana a cette personnalité lumineuse. Ce que vous voyez maintenant est une version plus modérée de DT. Avant, elle était sauvage, drôle, voulait tout le temps faire la fête et passer de bons moments. Le basket était déjà très important et elle avait ce style à la Magic Johnson qui lui faisait tenter des trucs. Le jour de sa visite sur le campus, ça se sentait qu’elle était spéciale. Elle est unique et sa manière d’aborder le basket l’est aussi. En tant qu’amie, elle est tellement drôle à côtoyer aussi…

Est-ce que je fais du trashtalk à Diana ? Non, je ne suis pas stupide. Je sais qu’elle aime ça et que quelqu’un vienne allumer le feu. Je l’ai dit aux autres filles de l’équipe : “Personne ne lui dit un mot, laissez-la tranquille. N’allez pas réveiller la bête. Il y aura peut-être un moment où vous allez vous exciter parce que vous lui avez pris la balle ou avez provoqué une faute. Ne dites rien, c’est tout ce dont elle a besoin.

Breanna Stewart et Jewell Loyd

Jewel est de la nouvelle génération et a un temps d’avance. J’ai pu voir son développement et elle arrive maintenant à montrer toutes les cordes à son arc. Elle est fun à voir jouer et est unique par son maniement du ballon et sa manière de créer son shoot. Il n’y a pas beaucoup de joueuses capables de faire ce qu’elle fait. Quand elle monte en pression, je suis comme une spectatrice.

Stewie, c’est un peu une Lauren Jackson 2.0. Lauren jouait plus poste bas et Stewie a plus un jeu d’arrière, mais elle est quand même une version plus jeune de LJ. Le ciel est sa limite. Elle est unique grâce à sa polyvalence et sa capacité à savoir tout faire. Dans ce registre il y a un peu Elena Delle Donne, mais Stewie reste spéciale. Je lui ai déjà dit, mais elle est a littéralement sauvé ma carrière. Son arrivée et celle de Jewel l’année d’avant ont changé la direction que prenait ma carrière. On était en train de reconstruire – certains diront de tanker – et on savait que Stewie serait draftée l’année suivante donc ce n’était pas un accident. Si on n’avait pas eu Stewie, je me serais retrouvée free agent avec une vraie possibilité que je m’en aille. J’aurais eu le choix entre finir ma carrière à Seattle ou chercher à jouer les playoffs ailleurs.

La Wubble

Il y a eu ce documentaire sur la saison dans la bulle. Quand je l’ai regardé, j’ai eu comme un stress post-traumatique. Je me suis dit que je ne voulais plus jamais y retourner. Le pire c’était de voir toutes les autres équipes et les arbitres tous les jours. Tout le monde est sympa et on s’entend bien, mais tu n’as aucun moyen de t’échapper du basket, il n’y a pas de porte de sortie. C’était un hôtel avec une piscine et tout le monde y allait. Tellement de choses se passaient en même temps dans le monde et tout le monde est reparti de là-bas épuisé. On a gagné le titre donc ça valait quand même le coup.

Paige Bueckers

Paige est la joueuse générationnelle que l’on attendait tous. Je suis là depuis longtemps et ça fait quelques années que l’on n’a pas eu cette joueuse-là. Une fille comme Stewie capable d’être MVP dès sa troisième saison. On a beaucoup entendu parler de Paige et maintenant on la chance de pouvoir là voir. Et quand on la voit, on se dit : “OK, quand elle sera en WNBA, elle sera cette joueuse”. C’est aussi le cas pour d’autres joueuses de sa classe de Draft, comme Caitlin Clark qui est dingue.

Maya Moore

J’étais vraiment fière qu’elle fasse ça. Et en même temps, il y avait de la tristesse parce qu’on n’a pas énormément de stars dans le basket féminin. Donc j’vais envie de lui dire de ne pas partir, Elle était dans son prime et c’est toujours dur de ne plus pouvoir voir quelqu’un d’aussi fort jouer au basket. Mais son envie d’accomplir ça était forte et du moment qu’elle est heureuse – clairement, elle l’est, puisqu’elle s’est mariée et tout ça – et c’est ce qui est le plus important.  

La WNBA aujourd’hui

Notre ligue accepte qui elle est. Avant, il y avait cette envie de faire une WNBA ultra féminine, de vouloir que les filles s’habillent d’une certaine manière, que l’on baisse les cercles… Aujourd’hui, on s’accepte individuellement et collectivement. On a un produit authentique, avec des portes qui s’ouvrent et des contrats incroyables.

Ses joueuses préférées

Ma joueuse préférée est Jennifer Azzi. Quand j’étais plus jeune, il n’y avait pas de WNBA, donc le Graal c’était les Jeux Olympiques et j’ai vu cette fille à laquelle je ressemblais et avec laquelle on me confond encore parfois. Aujourd’hui encore, gagner les J.O. c’est ce qu’il y a de plus fort pour moi.

Ensuite, je peux citer tellement de monde… Diana, Maya, Sheryl Swoopes, Tina Thompson.. Cappie Pondexter aussi. On ne parle pas assez d’elle, mais elle était Jewell Loyd et Arike Ogunbowale avant l’heure.

Quand je suis arrivée en WNBA, la ligue était dominée par des joueuses comme Sheryl Swoopes ou Lisa Leslie. Heureusement, je n’ai pas eu à souvent défendre sur elles. Par contre, la première fois où je me suis dit : ‘Merde, je n’ai aucune chance face à elle’, c’était contre Cynthia Cooper. Elle venait de sortir de sa retraite et n’a joué que 10 matchs ou quelque chose comme ça cette année-là. L’un des matchs en question était contre nous… Je me suis retrouvée devant elle, impuissante. Je connaissais sa légende et j’ai pu constater.

Sue Bird dans l’émission Knuckleheads

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