Vous l’aurez sans doute remarqué, Sabrina Ionescu est à Paris cette semaine pour les festivités autour du NBA Paris Game 2024 entre les Brooklyn Nets et les Cleveland Cavaliers. On espère qu’un jour elle le sera pour un match du Liberty délocalisé en France, qui sait ? En attendant, c’est du côté du gymnase Jean-Jaurès, dans le 19e arrondissement, que l’on est allé à la rencontre de l’une des joueuses les plus populaires de la ligue que l’on aime tant. La meneuse All-Star participait au programme Her Time To Play en compagnie d’une trentaine de jeunes joueuses parisiennes. Sabrina a discuté avec elles, les a accompagnées sur des jeux et leur a offert à chacune une paire de chaussures de son modèle signature chez Nike. Accueillie chaleureusement par des ados qui suivent clairement de plus en plus la WNBA et savent qui est Sabrina Ionescu, l’ancienne joueuse de New York n’était pas là pour donner des interviews, mais on a quand même pu discuter quelques instants avec elle.

Sabrina, tu as rencontré des jeunes filles et leur a parlé un peu de ta jeunesse, mais elles ignorent sans doute qu’à leur âge tu jouais avec ton frère à Oakland dans la salle locale pour déplumer des adversaires plus âgés qui ne se méfiaient pas de toi parce que tu étais une fille. Est-ce qu’il t’arrive encore de penser à cette période, maintenant que tu es une star WNBA ?

Oui, j’y pense souvent ! Je ne peux pas oublier d’où je viens et de quelle manière je suis tombée amoureuse du basket. J’ai commencé vers 6-7 ans et j’ai fait d’autres sports, du football et de la danse notamment, mais c’est avec le basket que j’ai accroché. Je ne veux pas perdre le feu qu’il y a en moi et qui vient justement de cette période dont tu parles.

Voir des jeunes joueuses comme ça, dans un autre pays, être là pour toi, qu’est-ce que ça te fait ?

Je voulais venir voir des filles pour pouvoir être un modèle pour ces filles qui aiment tant le basket et rendre au basket ce qu’il m’a donné. C’était vraiment fort pour moi de pouvoir venir ici et de les voir toutes aussi heureuses.

Plusieurs de ces jeunes filles viennent de familles dont les parents ne sont parfois pas nés en France. C’est une situation que tu connais, puisque ta famille vient de Roumanie. De quelle manière est-ce que le fait de venir d’une famille d’immigrés t’a construite pour ta carrière ?
J’ai grandi dans un foyer européen en fait. Et ça permet de comprendre les autres cultures, mais aussi les difficultés que beaucoup d’autres familles doivent traverser quand elles arrivent dans un autre pays. Grâce à ce qu’ont fait leurs parents, ces enfants ont la possibilité de faire du sport de manière organisée. Le fait que ma famille vienne d’ailleurs m’a modelée en tant que personne et en tant que joueuse. C’est en moi et c’est tout ce que j’ai toujours connu. Être là et me retrouver dans beaucoup de ces filles, ça représente énormément pour moi.

En tant que joueuse médiatisée et membre du Liberty, dans une ville où la pression et les attentes sont énormes, comment est-ce que tu arrives à gérer ça ?

Simplement en l’accueillant à bras ouverts ! Je sais évidemment que New York est la capitale du basketball et j’ai fait en sorte d’intégrer la culture qui a été installée ici depuis de longues années. On est en pleine ascension et on fait de notre mieux pour essayer de gagner. C’est comme ça qu’on gère les attentes des gens et des médias aussi bien que possible.

Tu viens d’arriver à Paris. Qu’est-ce que tu penses de la ville et est-ce que tu as contacté Marine Johannès pour avoir des conseils ?
Je suis arrivée hier, j’ai déjà vu de belles choses, Paris est une ville magnifique. J’ai aussi déjà très bien mangé, bien sûr. J’ai envoyé un message à Marine justement, mais elle joue aujourd’hui avec son club (l’ASVEL se déplace à Saragosse en Euroleague, NDLR) donc elle est occupée, je ne vais pas la déranger. Je l’ai quand même prévenue que je venais dans son pays et elle va me donner des recommandations et me dire où aller.