Cet Eurobasket 2023 aura vu la Belgique atteindre pour la première fois de son histoire la finale et, pour conclure ce conte de fées, y triompher. Cependant, tout n’aura pas été parfait. Si certains déplorent le niveau de jeu relativement faible de la compétition jusqu’aux matchs des demi-finales, le point que j’aimerais évoquer se situe hors-terrain. Si vous avez regardé un match, n’importe lequel, cela n’aura pu vous échapper : les salles étaient vides. 

Alors faute d’accès à toutes les informations pratiques pour effectuer une véritable analyse, je ne proposerai ici que quelques pistes de réflexion pour tenter d’expliquer cette aberration.

Une compétition sur plusieurs pays

On va commencer par l’évidence. Organiser une compétition sur deux lieux n’est jamais évident pour la bonne et simple raison que cela implique des trajets, que ce soit pour les joueuses ou les spectateurs, et donc des coûts supplémentaires. Ça commence mal pour attirer des gens. Mais cela s’est déjà vu, ce n’est pas une nouveauté. On a par exemple eu un ticket France/Espagne en 2021.
La différence ici, c’est que la Slovénie et Israël ne sont pas vraiment voisins. Comptez plus de 2 300 km à vol d’oiseau entre Ljubljana et Tel Aviv (La Slovénie a accueilli l’ensemble des phases finales). Compliqué de motiver et faciliter l’organisation de délégations de supporters, notamment si leur équipe commence en Israël et doit ensuite aller jouer en Slovénie. Enfin, sur un plan plus symbolique qu’économique comme abordé ci-dessous, une compétition à divers endroits perd le côté identitaire d’un lieu unique et des rassemblements de supporters.

Le choix des pays

Un deuxième élément est le choix des pays. La Slovénie et Israël ne sont pas proches, mais on doit en plus prendre en compte que ces pays ne sont pas connus pour avoir un développement du basket féminin actif et/ou de premier plan. Si ce sport (féminin, car je vous vois venir à me dire que la Slovénie a une culture du basket masculin) n’est pas mis en avant au sein du pays, il est difficile d’attirer un public qui est donc peu habitué. Alors oui, on peut miser sur la curiosité des gens, mais ce paramètre ne suffit pas à remplir les salles à lui seul.

Le prix des places

Peut-être un des éléments qui arrive en premier à l’esprit quand on cherche des explications. Quelqu’un qui voit une salle vide va souvent se demander instinctivement « mais ça coûte combien une place là-bas ? ». Me posant moi-même cette question, j’ai décidé de regarder le jour de la finale le prix des places. Surprise (ou pas), j’y ai trouvé des prix accessibles pour une finale d’un Eurobasket : de 25€ (catégorie 3) à 45€ (catégorie 1). Alors certes, c’est à tempérer puisque la Slovénie est un pays où le coût de la vie est moins élevé qu’en France. Mais tout de même, l’explication de l’absence de public n’est pas à chercher de ce côté.

Quid de la communication autour de l’événement ?

N’habitant pas en Slovénie et ne travaillant pas sur la compétition, ce dernier point est entièrement théorique. Nous sommes en droit de nous interroger sur la communication de l’événement auprès de la population locale. Même les moyens habituels pour remplir des salles, tels que les invitations d’écoles ou d’associations par exemple, ne semblent pas avoir été mis en place ou avoir porté leurs fruits. 

Un constat final malheureux : les salles n’étaient pas remplies et visuellement, c’était moche et décevant. Noé (@LasVegasAcesFR1) qui a fait le déplacement sur place avec les supporter bleus le résume parfaitement : « C’était triste, dommage, surtout pour les filles. L’impression d’être en temps de Covid. On entendait presque tout sur le terrain ». 

Les pistes de réflexion sont nombreuses et doivent déjà être un sujet du côté de la FIBA. On attend mieux pour le prochain Euro en 2025, bien que les pays candidats à son organisation ne se bousculent pas. Ces filles-là, qu’elles soient Belges, Françaises, Espagnoles, Hongroises, Serbes, Italiennes ou Monténégrines, méritent tellement mieux que ça !