Nika Mühl, sur les traces de Sue Bird

On adorait déjà Nika Mühl pour ses prestations sur le terrain avec UConn pendant 4 ans. Son passage devant les médias, dont nous faisions partie, après sa Draft en 13e position par le Seattle Storm a été particulièrement séduisant, avec un mélange d’émotion, d’enthousiasme et de connaissance du basket qui nous fait dire que le meilleure passeuse de l’histoire des Huskies réussira ses débuts dans la ligue et s’y installera pendant de longues années.

Nika, qu’est-ce que ça t’a fait d’entendre ton nom et d’avoir Geno Auriemma et ta soeur à tes côtés ?

Nika Mühl : J’ai été submergée de manière positive, entourée par ces gens autour de moi et dans la salle, en sachant que ma famille et mes amis en Croatie m’ont regardée aussi. C’est surréaliste. Je suis là grâce à ces gens-là et je ne serais pas en train de vous répondre sans eux. Je leur dois tout . Merci à Seattle de me donner cette opportunité.

A UConn tu portais le numéro 10, le même que la légende Sue Bird. Tu te retrouves maintenant dans l’équipe WNBA où elle a gagné 4 titres. A quel point est-ce que tu trouves ça cool de pouvoir suivre ses pas et quel numéro porteras-tu au Storm ? 

Merci pour cette question. J’adore Sue. Je l’aime tellement… Je me souviens que je la regardais étant petite et j’essayais de reproduire ses mouvements. Aller comme elle à UConn était quelque chose d’énorme pour moi et ça a été une expérience qui m’a apporté de l’humilité. Sue est l’une des plus grandes. Cette opportunité, pour moi, c’est une boucle qui se boucle. Je n’arrive pas à y croire. Il doit y avoir un pouvoir supérieur ou quelque chose d’autre à l’oeuvre pour que ce soit arrivé. Je n’ai pas les mots et j’ai énormément de chance. Pour le numéro de maillot, je n’en ai honnêtement aucune idée. C’est la dernière chose à laquelle je pense pour l’instant. Quand je le saurai, je vous le dirai (sourires).

L’équipe que tu rejoins a un style similaire à celui de UConn, avec des playmakers très dynamiques. Comment est-ce que tu te vois opérer là-dedans en tant que meneuse ? 

Tout ça me rappelle le moment où j’ai dû choisir ma fac. Aller à UConn était un challenge, surtout avec Paige Bueckers, qui était la lycéenne n°1 dans le pays. J’ai choisi de relever cet énorme challenge et j’ai l’impression que ça a payé. C’est une décision dont je suis heureuse et fière parce qu’elle a mené à tout ça. Pour revenir à votre question, je pense surtout au fait que j’arrive dans un roster où il y a des femmes et des joueuses iconiques dont j’ai envie d’apprendre, que j’ai envie d’écouter et dont j’attends qu’elles me challengent et me gueulent dessus. Je suis prête pour ça et même si c’est le niveau supérieur, j’ai le sentiment que c’est une situation similaire à UConn. J’ai hâte de rater des choses et de me relever, avec ce staff et ces joueuses qui m’y aideront. Ce que je veux apporter, c’est d’être une bonne coéquipière. je veux créer des relations incroyables là-bas parce que j’ai le sentiment que c’est ce qui aide une équipe à gagner. Et je veux faire partie d’un programme qui gagne comme Seattle qui est une équipe historique.

A l’automne, tu disais que tu avais besoin d’améliorer ton tir à 3 points. Tu as fini à 40% sur la saison ! Est-ce que tu peux nous expliquer comment tu as travaillé ça avec le coach de UConn et est-ce que ça t’a aidée, selon toi, à être draftée aussi haut ?

Clairement. En prenant de l’expérience, on apprend et on murit. Lors de ma première année, je ne comprenais pas qu’il n’était pas obligatoire de passer sa journée à la salle. L’important c’est la manière dont tu passes tes 45 minutes ou tes 20 minutes là-bas, avec dureté et constance. Le staff, notamment Morgan Valley, m’a aidée à traverser tout ça. Lors de ma dernière saison, j’ai passé 25 minutes avant chaque entraînement, même quand je n’en avais pas envie, à shooter à 3 points et à mi-distance. Les 40% à 3 points, c’est la preuve de mon travail et de mon dévouement, mais aussi parce que Coach Valley était là avec moi à chaque fois. Je lui suis reconnaissante et je suis aussi fière de moi pour être restée constante. La capacité à travailler dur, je l’avais déjà. C’est la constance qui a été la clé.

Pour en revenir à Sue Bird, est-ce que tu peux nous expliquer la nature de ta relation avec elle ces dernières années ? Est-ce que tu as observé Skylar Diggins-Smith et Nneka Ogwumike, tes futures coéquipières et es-tu heureuse de jouer avec elles ?

UConn, c’est une famille. Peu importe que les filles y aient joué il y a 10, 20 ou 30 ans, y jouent en ce moment ou y jouent à l’avenir. Tout le monde est connecté. Le coaching staff fait en sorte de créer une atmosphère familiale et un lien fort qui dure dans le temps. C’est comme ça avec Sue. Elle est venue plein de fois à UConn, que ce soit pour le fun, pour regarder nos matches ou pour nous guider ou nous donner des conseils. Tout le monde l’admire. C’est encore une boucle qui se boucle, j’ai hâte de la voir là-bas, je sais qu’elle sera d’une grande aide et une mentor. Pour ce qui est de l’autre question, Nneka et Skylar sont des femmes incroyables sur et en dehors du terrain. J’ai hâte d’apprendre d’elles. Je les ai regardées, particulièrement Skylar. Quand j’ai rencontré Nneka et qu’elle m’a enlacée, j’ai failli m’évanouir. Le reste de l’équipe aussi, ce sont des filles qui ont une grande influence sur nous. Je suis impatiente d’écouter ces femmes si influentes et iconiques.

Est-ce que tu peux nous dire ce dont tu te souviens de la NBA pendant ta jeunesse et à quel point la perception des gens sur la ligue a changé depuis ?

C’est drôle parce que plus jeune je n’avais pas vraiment la possibilité de regarder des matches WNBA. En Croatie, même aujourd’hui, il faut lutter pour trouver comment regarder ces matchs. Je me souviens être dans mon salon sur Youtube en train de regarder des highlights des matchs avec Brittney Griner, mais ce n’était pas simple à trouver. Aujourd’hui, j’ai le sentiment de faire partie d’une classe de Draft avec des athlètes et des filles incroyables qui peuvent amener le basket à un autre niveau. Je dis toujours que les joueuses qui nous ont précédé ont pavé la voie pour nous et méritent d’être encensées et reconnues. On va dans cette direction et je pense qu’il n’est pas trop tard. On peut encore faire beaucoup mieux, mais on doit continuer de donner des plateformes et des opportunités de s’exprimer et de montrer à quel point elles sont fortes et incroyables.

De quelle manière est-ce que le fait d’avoir joué pour un coach comme Geno Auriemma t’as préparée pour la WNBA ?
En étant à UConn, je ne pouvais pas être mieux préparée parce que j’étais entourée par des coachs et notamment Coach Auriemma. C’est une légende. Quand UConn m’a appelé, je n’ai pas pu dire non. C’était l’opportunité d’une vie. Tout dans la culture qui existe dans ce programme me convient en tant que personne. J’ai traversé énormément de choses avec lui et il est même mon meilleur ami, pas seulement mon coach. Il est là depuis le début. Quand j’ai échoué et vécu les pires choses, il est toujours resté à mes côtés et ne m’a jamais lâchée. Je chérirai ce lien que j’ai avec lui pour toujours. Je suis si heureuse qu’il ait pu être là avec moi ce soir. Les autres coachs à UConn et lui m’ont préparée, m’ont poussée, insultée et gueulé dessus quand il le fallait, au même titre qu’ils m’encensaient quand ils le devaient. Ils ont fait tout ce qu’il fallait. Je leur suis reconnaissante parce qu’ils m’ont changée en tant que joueuse de basket, mais aussi en tant que personne. Ils ont fait de moi une meilleure personne et m’ont donné envie d’être encore meilleure.

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