Caitlin Clark, son véritable exploit n’est pas celui que l’on croit

La ferveur retombe, la finale la plus suivie de l’histoire de la March Madness féminine a tenu ses promesses et livré un duel entre deux phénomènes universitaires qui se retrouveront sans le moindre doute au niveau professionnel dans quelques années. Mais je voulais revenir sur ce que cette finale symbolisait pour Caitlin Clark

Car oui, si vous me connaissez un peu, vous savez que j’adore cette joueuse depuis ses premiers pas sur les parquets universitaires et je voulais vous dire pourquoi cette finale était bien plus que ça selon moi. Je vais souvent utiliser des bouts de phrase que j’ai pu écrire il y a trois ans maintenant, lors de son arrivée, histoire de rigoler de certains euphémismes que j’ai pu employer bien que j’ai rapidement été enthousiaste à son sujet. Rire de soi-même, il n’y a rien de meilleur. 

Pour recontextualiser tout d’abord, Caitlin arrive en NCAA quasiment dans l’anonymat Les grands noms que tout le monde regarde en 2020 sur cette classe phénoménale de lycéennes sont Paige Bueckers, Cam Brink et Hailey Van Lith, qui ont toutes rejoint de gros programmes, respectivement UConn, Stanford et Louisville. Caitlin a été courtisée par plusieurs universités (notamment Notre Dame) au palmarès et aux ambitions plus clinquantes que celle d’Iowa. Mais l’intéressée est originaire de Des Moines, la capitale de… l’Iowa. Sa priorité est avant tout de rester près de sa famille et de marquer l’histoire du programme. Une démarche qui peut faire penser à celle d’Elena Delle Donne à l’époque où elle avait quitté le campus de UConn après quelques jours pour rentrer dans le Delaware. Sauf que la double MVP n’a pas emmené son équipe plus loin que le Sweet Sixteen, en 2013.


A son arrivée sur les bancs de la fac, j’écrivais alors : « Elle évoluera à l’université d’Iowa, dans la conférence Big Ten. On peut être un peu déçu du manque d’adversité à laquelle elle devra se frotter ». La Big Ten est aujourd’hui l’une des conférences les plus dense du pays. Hexpertise, comme d’habitude. 😅

Ce choix de signer dans un programme peu prestigieux alors qu’elle était l’un des plus gros prospects de high school du pays intriguait forcément. On aime ces belles histoires, mais alors qu’elle intégrait une équipe où elle était déjà indiscutablement la meilleure joueuse, on pouvait se demander jusqu’où cela irait. Je notais justement en conclusion : « J’ose m’avancer en disant qu’on ne pourra sans doute faire un vrai bilan sur son potentiel qu’à la fin de son cursus, une fois que l’on aura vu jusqu’où elle a mené ce programme. » Emerveillé par les années de Sabrina Ionescu à Oregon, je ne pouvais m’empêcher de me demander si Caitlin pouvait faire pareil mais, en plus, avec cette folle mission domestique  : placer Iowa sur la carte du pays (OK, il y a eu Megan Gustafson et Iowa n’était pas la pire fac des Etats-Unis, mais quand même…). Dès sa première année, elle nous offrait un super affrontement avec Paige Bueckers et UConn au Sweet Sixteen, avec une défaite à la clé, où la fébrilité défensive et le talent limité du supporting cast sont bien visibles. Sa saison sophomore s’achèvera encore plus tôt avec une sortie dès le second tour face à la belle surprise Creighton. Et alors que l’on pensait avoir peut-être vu le plafond de Hawkeyes, Caitlin a continué de nous éblouir en tractant cette équipe jusqu’en finale. 

Je ne suis pas là pour faire l’éloge de son talent, car je l’ai déjà fait à de nombreuses reprises par le passé (voir l’article “Caitlin Clark, c’est le feu”), en disant notamment à son sujet : « On a ici une meneuse agressive et une très bonne passeuse ». Oui, je ne m’étais pas mouillé et quand on regarde sa qualité de passe, la qualifier uniquement de très bonne passeuse est presque insultant. Je ne suis pas non plus ici pour faire un bilan de sa carrière universitaire, car elle n’est pas terminée. Faire la liste des récompenses individuelles qu’elle a déjà glanées – notamment la dernière en date, celle de National Player of the Year – est un exercice trop fastidieux pour moi, je vous le laisse. Ou pour clamer qu’elle est la meilleure joueuse de l’histoire du basket universitaire comme l’ont maladroitement fait certains grands noms, en oubliant que Breanna Stewart, pour ne citer qu’elle, existait… Je veux surtout mettre en lumière cet exploit invraisemblable d’avoir emmené l’équipe de SON état, avec toutes les limites collectives et individuelles que tout le monde a pu voir ces dernières années, jusqu’en finale, sur la plus grande scène qui soit à cet âge.

Alors oui, Caitlin Clark a perdu une finale.  Mais personne ne voyait Iowa aller en finale. Même moi qui suis sous le charme de son basket depuis le début. Donc, ce que j’aimerais que l’on retienne, c’est ça : Caitlin Clark a emmené Iowa en finale. Le pari, fou de prime abord, est déjà réussi. Cette fille à l’humour débordant, à la rage de gagner et au sourire communicatif, a rêvait de faire briller son université aux yeux de tout le pays et au-delà. Quand on voit les chiffres d’audience, le nombre de réactions suscitées par ses matches ces dernières semaines et le niveau de basket pratiqué dimanche dernier et au-delà, on ne peut dire qu’une chose : bravo Caitlin !

Ah, au fait, il nous reste sa saison senior… 😉

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