Avec sa révolution, le Sun créé déjà la surprise cette saison

Depuis 2018, il y a peu d’équipes aussi régulières que le Sun en WNBA. Pour autant, la franchise du Connecticut n’a jamais pu décrocher le sacre final. Malgré tout l’amour qu’on a eu pour ce groupe, de Curt Miller (et ses chemises) ) ses joueuses, on voyait clairement que cette équipe avait besoin de renouveau, aussi bien au niveau de la direction que du roster, pour essayer de remporter ce qui échappe au Sun depuis 2003 et son arrivée dans la ligue.

Après les trades de Jonquel Jones et de Jasmine Thomas, beaucoup d’observateurs se demandaient si le Sun allait rester compétitif cette saison ou allait appuyer sur le bouton reconstruction. Même si l’échantillon est faible, après 3 matchs et 3 victoires de grande qualité, nous pouvons commencer à répondre à cette question : le Sun va bien être un candidat crédible pour bouleverser les grosses écuries et se battre pour le Saint Graal.

Nous allons aborder le jeu version 2023 de Connecticut en plusieurs axes pour montrer la nouvelle philosophie qu’imprime le staff composé de Stephanie White et Briann January, sans pour autant détruire ce qui existait sous Curt Miller.

Sur les années précédentes, le Sun possédait un jeu rapide exceptionnel emmené par la vitesse et la vision d’Alyssa Thomas. Cet aspect du jeu reste bien ancré et dès l’instant ou les joueuses du Sun peuvent courir, elles le font et plutôt très bien. Sur rebonds ou interceptions, les joueuses cherchent très rapidement “AT”, qui avec sa capacité de passe longue et sa vision du jeu est capable de dynamiter n’importe quel repli défensif. Les axes AT-Tiffany Hayes et AT-DeWanna Bonner sur jeu de transition ont fait un massacre sur les 3 premières rencontres.

Un autre aspect important de l’histoire du Sun des dernières années, c’est l’intensité défensive. Même si les pertes de Jonquel Jones et de Jasmine Thomas sont importantes, la taille et la mobilité d’une Rebecca Allen et le vice d’une Tiffany Hayes (presque un peu truqueuse par moment) amènent des compléments parfaits. En résumé, Connecticut est toujours aussi intense sur défense individuelle et possède toujours une capacité à étouffer les attaques adverses avec des joueuses capables de switcher. Si de ce côté-là ce n’est pas nouveau, ce qui m’a interpellé sur ces premiers matchs ce sont les moments où le Sun est passé en défense de zone. On dit généralement que ce type de défense existe pour embrouiller le monde et déstabiliser l’attaque adverse. Nous verrons à l’avenir si cette option perdurera mais cela peut encore amener une arme supplémentaire.

Le chamboulement le plus important de la philosophie de jeu du Sun est clairement l’adaptation tactique du coaching staff. Curt Miller était vanté pour sa connaissance du jeu et sa capacité à mettre en place une identité. Malheureusement, sur les dernières saisons, les adaptations en cours de rencontre ou de série de Playoffs lui ont souvent fait défaut. Avec Stephanie White c’est tout l’inverse et c’est même selon moi sa première qualité. A l’image d’une Vickie Johnson la saison dernière avec Dallas (oui, on ne cessera pas de vous rappeler à quel point VJ était incroyablement sous-cotée), elle est capable de modifier son plan de jeu en fonction de l’adversaire. Les deux rencontres face à Washington le montrent avec deux axes principaux :

  • Le choix de vouloir couper Natasha Cloud du jeu des Mystics. Depuis plusieurs saisons, elle est l’organisatrice de l’équipe, celle par qui tout commence. White l’a vite compris et lui a envoyé des joueuses mobiles de grande taille en défense pour lui complexifier la tâche. En regardant les replays des deux matchs, vous observerez que la meneuse des Mystics a été défendue en alternance par Alyssa Thomas, DeWanna Bonner ou Rebecca Allen. Dans les deux rencontres, elle a été en grande difficulté pour délivrer le jeu si académique des Mystics ,qui a du s’en remettre énormément au talent individuel d’Elena Delle Donne. En résumé, c’est une masterclass !

  • Le choix de mettre DeWanna Bonner au poste 3. Elle a offert énormément de solution de matchs-up favorable sau Sun sur du un-contre-un ou du post-up. Les Mystics, qui jouent principalement avec 3 « petites »  (Natasha Cloud, Ariel Atkins et Brittney Sykes), ont du faire un choix défensif et choisir leur poison. Régulièrement Elena Delle Donne s’est opposée à DeWanna Bonner, Shakira Austin à Brionna Jones – jusque-là tout va bien, me direz-vous – mais c’est donc Natasha Cloud qui a eu le redoutable privilège d’essayer de limiter Alyssa Thomas. Autant vous dire que le pari a été vite perdu pour les Mystics. The Engine lui a régulièrement fait payer son absence de taille et de physique.

D’autres aspects du jeu sont également intéressants c’est notamment le danger extérieur. Voir le Sun avoir des joueuses capables de mettre dedans du parking offre encore plus de liberté à l’intérieur pour le duo AT-Brionna Jones. Sur les saisons précédentes les défenses face au Sun se focalisaient sur le secteur intérieur et la tâche devenait par moment compliquée, surtout en Playoffs. Actuellement, il est impossible de laisser des joueuses comme Tiffany Hayes, Rebecca Allen ou Natisha Hiedeman seules sans se faire sanctionner. Avec une telle alternance; il est évident qu’il faudra pour les défenses adverses choisir son poison.

Un dernier point que je voulais noter, c’est une individualité : Tiffany Hayes. L’ex joueuse du Dream amène une solution de jeu en 1c1 sur le drive qui permet régulièrement de provoquer au minima des fautes et dans le meilleur des cas des 2+1. On connaissait cet aspect de son jeu, mais un peu moins son impact à la création du jeu. Sur le Game 2 de Washington, “Tiff” a délivré 8 passes décisives et a été très régulièrement au démarrage des actions dès qu’elle était sur le terrain. Elle a régulièrement lâché des ballons suite à des drives ou sur des passes en tête de raquette à ses intérieures qui ont amené beaucoup de points faciles. L’échantillon sur la création est faible là aussi, mais il est important de suivre cette évolution car cela apporterait une arme essentielle au Sun.

En résumé, Stephanie White et son staff ont déjà apporté une identité, une analyse et une réponse tactique excellente. Ajoutez à cela une joueuse avec un énorme leadership et des joueuses de rôles bien définis et le Sun présente toutes les qualités pour faire une grande saison ! Nous verrons à l’avenir, mais il est fort probable que Stephanie White sera dans la discussion du Coach Of The Year (oui, j’aime bien me mouiller au bout de 3 rencontres !).

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