Diana Taurasi et Geno Auriemma taclent la nouvelle génération et ses méthodes

Après Sue Bird la semaine dernière, c’était il y a quelques jours au tour de Diana Taurasi d’être l’invitée du live Instagram de Geno Auriemma. La triple championne WNBA, quadruple championne olympique — et accessoirement, meilleure joueuse de l’histoire pour beaucoup —, a donc discuté pendant un peu plus d’une heure avec le coach qui l’a formée au cours de ses années universitaires.

S’il est un sujet, parmi les nombreux qui furent abordés, qui a mis les deux légendes d’accord, c’est que les pratiques ont bien changé depuis leur aventure commune à UConn. Alors, quel regard ces deux représentants de la vieille école portent-ils sur le basket et les joueuses d’aujourd’hui ? Retour sur les passages les plus saillants de cet échange.

Nous avons eu le plaisir d’apprendre ce matin que la saison WNBA 2020 semblait finalement moins compromise que nous ne le croyions initialement, la direction de la WNBA travaillant activement au scénario d’une reprise. Dans la même veine, après de légères difficultés techniques (précisons d’emblée que Geno et Diana, véritables boomers, sont aussi novices l’un que l’autre en matière de réseaux sociaux) en début de live, Diana Taurasi ouvre la conversation qui nous intéresse aujourd’hui en soulignant qu’un semblant de vie normale reprend progressivement à Phoenix.

À l’heure où nous parlons, les infrastructures du Mercury devraient d’ailleurs avoir rouvert depuis hier. Bien sûr, des mesures sanitaires draconiennes sont encore, et même plus que jamais, à observer : prise de température à l’entrée du gymnase, lavage de mains, et travail individuel plutôt que collectif. La situation est sensiblement la même pour coach Auriemma dans le Connecticut :

« On essaie de faire en sorte que les athlètes reviennent sur le campus dès cet été, mais cela impliquerait que chaque joueuse ait son propre panier, son propre ballon… à quoi bon ? »

C’est à ce moment précis que la discussion entre les deux légendes prend un tournant particulièrement intéressant, puisque Dee lance alors une pique à la jeune génération, affirmant que les basketteurs d’aujourd’hui, plus adeptes du perfectionnement individuel que du travail collectif, n’auront sans doute en rien besoin d’adapter leur manière de travailler du fait de ces mesures inédites.

« C’est assez drôle, je me suis inscrite sur Instagram, et si je vois encore une vidéo de dribble, je vais m’arracher les cheveux. On voit des enfants de quatre ans qui dribblent avec huit ballons, et c’est à peine s’ils ne se font pas lancer des balles de golf dessus en même temps. Mais ils continuent à dribbler, dribbler. Je trouve ça très étrange. »

Deux procès différents sont intentés à la jeune génération (ou plutôt, à ceux qui la forment) par DT, très vite confortée dans ses opinions par son ancien coach. Tout d’abord, les jeunes basketteurs et basketteuses jouissent trop tôt, et dans de trop grandes proportions, d’une forme d’exposition médiatique qui peut s’avérer néfaste à leur développement.

Dee confie qu’à son époque, elle avait sans doute entendu parler de la joueuse star de la ville ou de l’état d’à côté tout au plus, mais qu’elle ne connaissait pas l’ensemble des stars en devenir du pays, contrairement aux jeunes d’aujourd’hui, dont les feeds Instagram sont envahis de highlights promouvant les exploits des athlètes venus de tout le pays. 

Deuxième tare selon DT : la trop grande importance accordée par la jeune génération au travail individuel, au détriment du collectif.

« C’est fou », dit Diana. « Avec Penny (Taylor son épouse, NDLR) et Sue, on a toujours la même discussion sur les coachs personnels. Je n’ai pas eu de coach personnel avant vingt-cinq ans. On ne prêtait tout simplement pas autant d’importance à ce genre de choses, et ça n’avait pas autant de conséquences sur le jeu que maintenant. À présent, c’est comme si le plus important était le niveau technique individuel. Le match ? On s’en fiche ».

« Et tu sais ce qui est le plus drôle ? renchérit Geno. Quand des joueurs s’entraînent de cette façon dès le lycée, la première fois qu’on met un bon défenseur face à eux, ils perdent leurs moyens. »

Face à ce phénomène, le discours de coach Auriemma ne varie jamais. Nombreuses sont donc les joueuses à avoir eu droit à la même remarque de l’homme aux onze titres NCAA :

« Ce coach t’a tout appris, sauf à gagner. Le seul moyen d’apprendre à gagner, c’est de jouer en un contre un, deux contre deux, cinq contre cinq, qu’importe. »

Il est vraisemblablement un point sur lequel Diana Taurasi et Geno Auriemma resteront d’accord toute leur vie : l’important au basket, c’est de gagner. 

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