Les fans des Mystics commençaient à trouver le temps long. Après un départ canon, Washington était rentré dans le rang et c’est un doux euphémisme. Ce sont pas moins de 7 défaites consécutives qui sont venues obscurcir l’avenir des championnes en titre, avec des revers contre certaines équipes qui leur étaient inférieures sur le papier, même dans ce contexte d’hécatombe dans leur roster. Les joueuses de Mike Thibault ont aperçu la lumière cette nuit contre Atlanta.
Si les Mystics ont pu sortir la tête de l’eau, c’est à cause des difficultés du Dream (Chennedy Carter n’est toujours pas apte à reprendre et Atlanta en est à 9 défaites de rang), certes, mais on a enfin revu des choses encourageantes du côté de Washington. Ne serait-ce que pour la saison prochaine, si toutefois la 8e place s’avérait trop difficile à récupérer ou conserver…
Stella Johnson, par exemple, est en train de vivre une belle histoire et peut-être de gagner sa place dans la ligue. Coupée à regret par James Wade à Chicago, l’ancienne meilleure scoreuse de Division 1 NCAA avec l’université de Rider dans le New Jersey, n’oubliera jamais sa première titularisation en WNBA. Mike Thibault a fait le choix de donner sa chance à de jeunes joueuses (Alicia Sutton a fait ses débuts également en sortie de banc) et Johnson a croqué dans l’opportunité à pleines dents. Draftée au 3e tour cette année par Phoenix, qui n’a pu la conserver, l’arrière de 22 ans aurait pu prendre peur lorsque son premier tir de la nuit s’est achevé en airball. Elle a au contraire conservé son agressivité offensive et sonné la charge du réveil des Mystics.
Stella Johnson a fini avec 26 points, 3 passes et 3 rebonds, mais aussi un record pour une rookie de la capitale fédérale avec 6 paniers à 3 points inscrits.
Bien évidemment, la rookie n’a pas pu tout faire toute seule. Il a fallu que quelques joueuses plus expérimentées se mettent au diapason. Et pourquoi pas la MVP des Finales 2019 ? Après quelques sorties un peu trop discrètes au regard de son talent et de son statut, Emma Meesseman a été un élément moteur dans le rôle de point forward qu’elle affectionne tant et préfère généralement à celui de go-to-girl qu’elle réserve pour les playoffs. La Belge a bouclé son match avec 12 points, 10 passes et 6 rebonds.
Il ne faut d’ailleurs pas banaliser les prouesses à la passe d’Emma Meeseman. C’est la 6e fois seulement dans l’histoire de la WNBA qu’une joueuse d’au moins 1,93 m réussit un double-double points/passes. Candace Parker y est parvenue à quatre reprises et Tina Charles, qui aurait dû évoluer avec Meesseman cette saison, une fois.
Myisha Hines-Allen, qui n’avait plus atteint la barre des 20 points depuis son élection comme meilleure joueuse de la semaine en début de Wubble, a aussi pu se faire un peu plaisir : 23 points à 10/14 pour notre n°1 des votes pour le titre de MIP à mi-saison.
Pour parler un peu d’Atlanta, on notera que Betnijah Laney a elle aussi fait un nouvel acte de candidature éclatant pour sa campagne dans la course au MIP. Laney, que nos votes ont placée juste derrière Hines-Allen, a sorti un nouveau gros match (35 points, 6 rebonds et 5 passes à 14/24). Son tandem avec Courtney Williams (30 points, 8 rebonds et 7 passes) a été tout simplement étincelant. Même Monique Billins y est allée de son double-double (10 points, 12 rebonds et 5 passes) et le Dream a shooté à 55%, ce qui n’est pas banal pour une équipe vaincue. Petit problème : le basket n’est pas qu’un sport d’attaque et Atlanta n’avait pas vraiment de répondant de ce côté-là cette nuit…
Les Mystics, malgré leur lourde série de défaites, se retrouvent aujourd’hui à bilan égal avec Indiana, 8e. Washington n’a pas complètement renoncé à disputer la post-saison. Simplement, Mike Thibault préfère avoir un coup d’avance et jouer sur deux tableaux à la fois : ne pas bazarder cette saison où des difficultés quasi-insurmontables lui ont été imposées, et s’assurer d’avoir un groupe qui tourne à plein régime la saison prochaine, lorsque les absentes auront fait leur retour. Ce petit numéro d’équilibriste peut ainsi donner des choses aussi réjouissantes qu’intéressantes qeu ce qui est arrivée à Stella Johnson cette nuit.
