Le rendez-vous manqué d’Elena Delle Donne avec UConn

Même si ses problèmes de santé, et plus particulièrement de dos, nous empêchent de la voir actuellement sur les parquets, Elena Delle Donne est sans conteste l’une des deux ou trois meilleures joueuses de la planète actuellement. Une alliance taille, mobilité et technique couplée à shoot létal qui la rendent pratiquement impossible à défendre.

Un élément surprend toutefois lorsqu’on analyse rapidement le CV de l’ailière de Washington : Sa Fac. Les Fightin’ Blue Hens du Delaware. Avec seulement 4 participation à la March Madness, dont 2 pendant la présence d’Elena dans ses rangs, les Blue Hens sont loin d’avoir la moitié du prestige des facs habituelles des stars du ballon orange, plus habituées à polir leur talent du côté de l’univesité de Tennessee, Notre Dame ou, bien évidemment UConn.

UConn, University of Connecticut, devenue au fil du temps LA fac des stars de la WNBA. C’est à UConn, sous la houlette de coach Geno Auriemma que de petites joueuses du nom de Sue Bird, Diana Taurasi, Maya Moore ou encore Breanna Stewart ont écrit les premières lignes de leurs incroyables carrières.

Or, peu de gens savent qu’Elena Delle Donne a également fait partie de l’armada UConn… pendant 48 heures. Présentes récemment au micro du podcast “Just Women Sports” de Kelly O’Hara, Elena est revenue, entre autres, sur ses tout débuts avec le basket et cet épisode particulier.

Elena Delle Donne
© Lorie Shaull

Elena commence son histoire avec le basket presque par hasard. Comme beaucoup d’enfants, Elena imite son grand frère, fan de la balle orange et commence à jouer au basket à l’âge de 4-5 ans, dans le circuit YMCA. Au cours de sa jeunesse, elle pratiquera d’autres sports, entre autre le football ou le volley-ball mais elle se rend compte assez vite, au cours de de ses déplacements en compétitions dans le Delaware, de ses prédispositions pour le basket. A 10 ans, elle intègre le circuit AAU. Les déplacements s’allongent et Elena voit alors que même à l’échelle nationale, elle domine.

C’est en 7th grade qu’elle reçoit sa première invitation à intégrer une université sur base de ses aptitudes sportives. Si cette pratique d’inviter les grands talents au plus tôt au sein des universités est plus courante aujourd’hui, à l’époque c’est une rareté. Pour équivalence, le 7th grade américain correspond à la 5e en France et la 1e secondaire en Belgique. Elena a alors 12 ans, commence à peine ses secondaires et son adolescences mais se voit déjà ouvrir les portes des plus beaux programmes universitaires.

D’un naturel réservé, Elena intériorise tous ces moments et cet engouement qu’elle sent monter autour d’elle. Sa réponse ? S’entraîner de manière pratiquement maniaque pour devenir encore meilleure et montrer qu’elle est à la hauteur de cet engouement alors que sa réserve naturelle l’empêche de s’en sentir totalement légitime de prime abord.

Au fur et à mesure de sa progression et des différents camps auxquels elle participera et pendant lesquels elle continuera à dominer, les invitations pleuvent et la maisonnée Delle Donne s’en trouve parfois noyée de courrier. Elena commence à comprendre qu’elle n’aime pas le processus. De toutes ces lettres, elles n’en lit pas une et laisse sa maman les traiter. Elle ne lit les pas et évite également les articles qui commencent à parler d’elle de plus en plus. Elle se concentre sur ce qu’elle maîtrise : s’entraîner et jouer.

Moment volé de la famille Delle Donne recevant les propositions des différentes universités 🤓

Petit à petit, Elena comprend que ce qui compte le plus pour elle, c’est sa famille et qu’elle accepte mal de s’en trouver éloignée. La soeur aînée d’Elena, Lizzie, est handicapée – Elena indique qu’elle a probablement le raisonnement d’un enfant de 2 ans environ. Elle est de plus aveugle et sourde de naissance. Elena et elle ont pourtant une relation très forte l’une avec l’autre, passant principalement par le contact physique. Etre séparé trop longtemps de sa soeur est une souffrance pour Elena.

Cependant, au moment de partir pour l’université, Elena se doit de faire un choix et elle fait ainsi le choix de la raison et décide de partir pour un des, si ce n’est le, meilleur programme de basket féminin du circuit universitaire : UConn. Elle sait alors devoir quitter sa soeur pour de longues périodes mais la réussite est à ce prix. UConn est ce qui se fait de mieux, Elena est ce qui se fait de mieux, elle se doit d’aller là-bas.

Avant le début de l’année scolaire, les étudiants sont alors attendus pour des cours d’été et le camp de préparation de la saison et Elena se rend donc à Storrs, dans le Connecticut. Mais sur le trajet pour s’y rendre, elle sait que quelque chose ne va pas. Impossible pour elle de quitter sa soeur et sa famille aussi loin et aussi longtemps. Elle est trop jeune et ne se sent pas prête. Après 2 jours, elle n’en peut plus. Elle remballe ses affaires, appelle un ami et s’enfuit. Littéralement. En pleine nuit, sans prévenir personne. Fait marrant, inquiète de savoir ce que ses parents ou l’université penserait de cette défection, Elena gardera toujours secret l’identité de ce fameux complice nocturne. A l’heure actuelle encore, il n’est connu que d’Elena et Amanda, son épouse. Son ami la ramène alors dans le Delaware et la dépose devant la maison de ses parents, aux aurores.

En ouvrant la porte par ce matin pluvieux, sa mère comprend alors qu’il ne s’agit pas là d’un simple vague à l’âme mais de quelque chose de plus profond. Pas question de remonter un peu le moral de sa cadette quelques jours avant de la renvoyer à Storrs. Elena ne retournera pas à UConn. Malgré cette défection, Elena indiquera conserver toujours un bon contact avec Geno Auriemma, coach de UConn, pour la manière dont il gérera ce départ. Les deux auront une conversation quelques semaines plus tard et Elena lui sera reconnaissante de lui avoir laissé l’espace dont elle avait besoin, de ne pas forcer les choses et de respecter sa décision.

L’été passe alors et Elena décide de la consacrer entièrement à sa soeur. Elle passe du temps à l’école de sa soeur ainsi qu’au centre où elle réside la semaine, peint avec les résidents ou avec les enfants. Elle ne touche pas un ballon. Pour elle, le basket appartient désormais au passé. Elle apprécie désormais ce contact avec des personnes ne la considérant pas comme la joueuse de basket mais simplement comme Elena, la prof, l’éducatrice assistante. Cet été reste pour elle fondateur car il lui permettra de se focaliser sur qui elle est en dehors du basket.

A la fin de l’été, Elena n’a toujours pas de perspectives mais elle sait qu’aller à l’université est dans son intérêt. C’est alors qu’une de ses amies de Lycée l’appelle. Elle pratique le volley à l’université de Delaware et propose à Elena de les rejoindre. A part sa courte expérience du volley-ball plus jeune, Elena n’a joué que 8 match lors de sa dernière année de lycée afin de palier au pied levé une défection. Mais elle a apprécié cela et décide de tenter l’aventure.

Le reste appartient désormais à l’histoire. Elena s’engage avec l’Université du Delaware et son programme bien moins prestigieux pour y pratiquer le volley. Après un an complet de volley-ball, elle retournera finalement vers ses premiers amours et ce pour quoi elle est définitivement faite, le basket. Malgré cette université moins en vue, Elena sera tout de même draftée en 2e position par le Chicago Sky et s’envolera pour la magnifique carrière que l’on connait aujourd’hui.

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