Dans cet autre sport joué avec un ballon rond mais dont l’utilisation du nom est proscrite ici, on aurait dit des Bleues qu’elles étaient en mode “l’essentiel, c’est les trois points” ce matin face au Mali. Il faut reconnaître que ce troisième match au Mondial 2022 devait servir à reprendre confiance et assurance avant deux matchs de la mort contre le Japon et la Serbie. En toute honnêteté, ça n’a pas été le cas.
On ne s’attendait pas à passer un +40 aux Maliennes (même si elles ont perdu de 33 points contre le Japon et de… 60 points contre l’Australie), mais ce succès par 15 points d’écart (74-59) est un peu décevant. La France a beaucoup souffert au rebond et il a fallu attendre la fin de la première mi-temps pour que les joueuses de Jean-Aimé Toupane parviennent à canaliser l’agressivité et l’envie de leurs adversaires. Avant ce run de fin de deuxième quart-temps, conclu par un shoot tonique à la sauce Gabby Williams au buzzer, il faut avouer que les Bleues ont souffert et été un poil inquiétantes.
Par la suite, il a, là aussi, fallu attendre le money time pour que l’écart dépasse la fourchette des 8 à 10 points. C’est évidemment parce que le Mali a réalisé un match admirable dans le combat et la dureté, mais aussi parce qu’il manque un peu de tonus et de certitudes aux Françaises. Le successeur de Valérie Garnier continue de chercher la bonne formule au niveau de sa rotation et il faut espérer que tout ça débouche sur une formule magique pour les deux prochains matchs et, espérons-le, la suite du tournoi.
On pourrait parler des 14 points, 7 rebonds et 6 passes de Gabby Williams ou de l’impact du trio Fauthoux-Rupert-Touré au bon moment, mais on ressort quand même de ce match avec l’envie de faire un big up à une joueuse du camp adverse. Sika Koné, draftée au 3e tour en WNBA par New York cette année, est annoncée depuis quelques années comme un talent majeur du basket africain. A 20 ans, en une compétition, et même en isolant ce seul match contre la France, la jeune intérieure a montré que la hype n’était pas usurpée. Cette partie a permis de voir quelles étaient ses qualités et, bon sang, on les a prises de plein fouet.
Koné a fini le match avec 18 points, 18 rebonds (à une unité du record en Coupe du monde), 2 passes et 1 interception, sans croquer (14 tirs à 50%, dont un step back à 3 points dans le corner pour montrer l’étendue sa panoplie) en étant également leader sur le plan vocal. Sur le plan du flair et des qualités athlétiques, il n’y a aucun doute sur le fait que Sika Koné a un avenir dans un très bon club européen et/ou en WNBA, puisqu’il faut bien qu’on prêche un peu pour notre paroisse.
Pour en revenir aux Bleues, on ne peut que souhaiter qu’elles retrouvent une forme d’état de grâce défensif comme en ouverture contre l’Australie. Dès demain, à 8 heures, elles seront en action contre le Japon. On ne va pas rouvrir la plaie des Jeux Olympiques et du “manque de connaissance du basket asiatique” mis en avant à l’époque pour expliquer les DEUX défaites contre les Nipponnes. Mais on ne peut plus plaider la surprise, quand bien même la meilleure joueuse locale, Rui Machida, sera absente. Ca va courir, ça va shooter et ça va jouer au basket sans la moindre espèce de complexe. Charge aux Françaises d’y répondre, avec comme enjeu clair de rester en position d’éviter Team USA en quarts de finale…
