Le 1er tour de l’Eurobasket 2023 vient de se terminer. Les deux équipes qui nous intéressent le plus, à savoir la Belgique et la France, sont les deux seules du tournoi à avoir bouclé la phase de poule avec 3 victoires en 3 matchs. Sauf que c’est un peu deux salles, deux ambiances pour le moment… D’un côté, les Cats ont objectivement pratiqué le plus beau jeu de la compétition en Israël et sont en ordre de marche vers leur rêve de décrocher une première médaille d’or. De l’autre, les Bleues, déjà arrivées en Slovénie très diminuées et après avoir dû gérer la polémique, autour de Marine Johannès, ont poussivement pris la première place de leur groupe sans certitudes, ni sérénité.

L’idée n’est pas d’être trop angélique d’un côté et trop alarmiste de l’autre. Les choses peuvent changer rapidement et la phase finale est un autre animal. Surtout que, sans vouloir aller trop vite en besogne, la perspective d’un Belgique-France en demi-finale est tout à fait réaliste…

Les Cats ont passé leur premier vrai test

Ultra dominatrices contre Israël et la République tchèque, les filles de Rachid Meziane ont dû s’employer un peu plus face à l’Italie dimanche. Même si Cecilia Zandalasini et sa bande ont donné du fil à retordre aux Belges, le constat est là. Lors de cette victoire (72-64), les Cats ont encore partagé le ballon à merveille et réussi des séquences de très haut niveau. C’est Julie Vanloo (23 pts à 7/11) qui a été la plus incisive cette fois, épaulée par Emma Meesseman (20 pts) et Kyara Linskens (13 pts), pendant que Julie Allemand (11 passes) drivait ce beau petit monde. Si elles maintiennent ce niveau, cette efficacité et cette capacité à ne pas encaisser trop de points, la suite ne peut qu’être glorieuse. Avant de rêver à une médaille européenne, il y a quand même un paquet d’obstacles à franchir. Les quarts de finale contre le vainqueur du barrage entre la Serbie et la Grande-Bretagne d’abord, puis une possible demi-finale face à la France… Beaucoup trembleraient à l’idée de devoir slalomer entre des embûches de cette taille, mais la qualité de jeu et la confiance que sont en train d’acquérir les Belges peuvent leur permettre de tout accueillir avec ambition.

Les Bleues perdent Rupert, sans gagner en confiance

Chez les Bleues, l’ambition est obligatoire. C’est le staff tricolore, même avec les absences plus ou moins évitables (hum) de certaines joueuses, qui s’est mis cette pression et a expliqué être capable d’en assumer les conséquences. Pour le moment, même avec toute la bonne volonté et tout le patriotisme raisonnable qui soient, imaginer cet objectif accompli est compliqué. L’équipe de France a souffert contre la Slovénie avant de prendre le dessus en fin de match (73-68). Avant cette issue logique, on a quand même vu pas mal de choses inquiétantes en termes de circulation du ballon, d’identité de jeu et de défense. Certes, les Bleues étaient déjà qualifiées, mais c’est précisément sur des matchs comme celui-là qu’on les attendait un peu plus libérées et en mesure de s’exprimer. Il faut le dire : ça n’a pas été le cas.

Dans le jeu, c’est malheureusement toujours assez poussif et sans repères. L’expérience et le talent individuel ont empêché les Françaises de faire plaisir au public slovène, Sarah Michel (14 pts) et Valériane Vukosavljevic (10 pts) en tête, avec Janelle Salaün (10 pts) en rookie prometteuse. On ne peut pas exclure que la mayonnaise prenne face à l’Italie ou la Lettonie en quarts de finale pour vraiment lancer le tournoi des joueuses de Jean-Aimé Toupane. C’est évidemment tout ce que l’on souhaite. Mais avec la blessure à l’épaule d’Iliana Rupert, dont on craint d’avoir vu la dernière apparition dans ce tournoi, les choses se compliquent sérieusement. On espère des nouvelles positives, mais la future joueuse d’Atlanta s’est immédiatement rendue à l’hôpital après s’être blessée et la douleur semblait vive. Le secteur intérieur tricolore, déjà un poil léger numériquement et sur le plan de la taille, prendrait un sacré coup…

La suite du programme

Jeudi, sur des horaires à déterminer, la Belgique affrontera le vainqueur du match Serbie-Grande-Bretagne, avant que la France ne soit aux prises avec l’Italie ou le Monténégro.