Minnesota Lynx 76-70 Seattle Storm
Sylvia Fowles est une légende de la WNBA et on ne le dit sans doute pas assez souvent. Peut-être parce que l’intérieure des Minnesota Lynx n’est pas du genre à se mettre en avant et à rechercher à tout prix la lumière. A bientôt 36 ans, l’ancienne MVP est très loin d’être finie et la saison qu’elle réalise avec les Lynx le prouve bien. La voir sortir un match fabuleux comme celui de la nuit dernière face à Seattle est une bonne piqûre de rappel. Fowles fait partie des monstres sacrés au même titre que ces glorieuses anciennes dont on se dit tout le temps qu’il faut profiter de leurs dernières années dans la ligue.
Les Lynx ont fait chuter le Storm et c’est en partie grâce à la ligne de stats gargantuesque de “Syl” : 29 points, 20 rebonds, 4 interceptions et 3 contres. Sylvia Fowles n’est que la 4e joueuse depuis la création de la WNBA à compiler au moins 25 points et 20 rebonds dans un match. Personne n’avait jamais pris autant de rebonds contre le Storm et même si le poste 5 est un peu dépeuplé chez les championnes en titre, la démonstration a été très parlante. Le Storm est passé à côté de son sujet offensivement, avec comme symbole la soirée en vrille de Breanna Stewart (18 points à 6/23), mais c’est aussi grâce à l’effort défensif de Minnesota imprimé par sa capitaine.
“Elle a montré à quel point elle aime le jeu. Il n’y a rien qu’elle ne soit pas capable de faire. Je crois que notre ligue a mal mis en avant Sylvia Fowles depuis des années. Les fans perdent quelque chose. On ne voit jamais la WNBA la promouvoir”, a déclaré une Cheryl Reeve décidément très revendicatrice ces derniers jours.
Mais Sylvia Fowles recherche-t-elle seulement ces spotlights ? Son jeu parle pour elle et 13 ans après son arrivée dans la ligue en provenance de LSU, elle continue de prouver qu’elle est l’une des meilleures joueuses de l’histoire, particulièrement à son poste. Le top 25 all-time pour lesquels les médias US sont amenés à voter dans les semaines qui viennent a de bonnes chances de l’entériner.
Connecticut Sun 76-62 Las Vegas Aces
Depuis la défaite crève-coeur en demi-finale des playoffs la saison dernière, le Connecticut Sun a affronté trois fois les Las Vegas Aces. Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’avantage psychologique s’est renversé. Le Sun a décroché une troisième victoire de suite contre la troupe de Bill Laimbeer la nuit dernière. A la place des Aces, pourtant si plaisantes et compétitives cette saison, on sentirait quand même poindre un soupçon d’inquiétude à l’idée de retrouver le Sun plus tard en playoffs…
A l’heure qu’il est cette équipe a trouvé la formule pour neutraliser tout ce qui fait la force de Vegas. Limiter à 62 points une équipe où figurent A’ja Wilson, Liz Cambage, Chelsea Gray et quelques dynamiteuses comme Kelsey Plum tient du prodige, mais c’est tous sauf un accident. L’intensité et l’intelligence défensives encore déployées par les filles de Curt Miller contre une telle armada est une nouvelle preuve qu’il faudra compter avec le Sun en playoffs et peut-être jusqu’au bout…
Les Aces ont souvent fait des prises à deux sur Jonquel Jones et l’ont limitée à 8 points (4/13). Sauf que l’attention portée à la Bahaméenne a libéré certaines de ses camarades. Plus habituée aux séquences géniales en défense qu’aux numéros de soliste en attaque, Briann January (19 points) a été parfaite et a profité des espaces pour faire payer Vegas, à 3 points comme en pénétration. Elle a ensuite été relayée par DeWanna Bonner (18 points), pour laquelle Laimbeer n’a jamais trouvé de réponse défensive, qu’elle décide d’enfoncer sa vis à vis près du cercle ou de balancer des bombes artisanales depuis le parking.
Une fois n’est pas coutume, A’ja Wilson n’était pas du tout en rythme et a manqué des tirs à mi-distance qu’elle mettrait habituellement les yeux fermés. Résultat : une prestation cauchemardesque pour la MVP en titre : 4 points à… 1/15 !
Cette victoire a un impact important au classement, le Sun pointe désormais devant les Aces à la première place et est officiellement qualifié pour la post-saison.
Washington Mystics 78-68 Los Angeles Sparks
Tout allait un peu trop bien pour les Sparks ces derniers temps. Une jolie série de victoires, les retours précieux de Nneka Ogwumike et Kristi Toliver, et l’ambition d’aller chercher une place dans le top 8… La bonne humeur a volé en éclats lors de la visite des Californiennes dans la capitale fédérale. Les Sparks ont pris ce que l’on appelle communément une rouste face aux Washington Mystics.
Ne vous fiez pas au score final, qui semble indiquer que la rencontre a été relativement serrée. C’est tout le contraire. Les Mystics ont débranché le courant dans le dernier quart-temps (24-7) après avoir compté jusqu’à 37 points d’avance et être rentrées au vestiaire à +34.
C’est grâce à la défense que Los Angeles existe cette saison et cet atout l’a abandonné face à l’agressivité et l’adresse des filles de Mike Thibault. Pour son deuxième match de la saison, Elena Delle Donne n’a eu besoin que de 17 minutes pour compiler 18 points et 5 rebonds, pendant que Myisha Hines-Allen (19 pts) pilonnait la raquette léthargique des Sparks pour compenser l’absence de Tina Charles, blessée lors du dernier match.
Elles aussi en quête d’un billet pour les playoffs, les Mystics ont montré pendant trois quart-temps l’équipe redoutable que devront se coltiner leurs adversaires dans le sprint final. Washington est revenu à une victoire du tandem Dallas-Los Angeles, ex-aequo aux 8e et 9e places. Quelque chose nous dit que les positions seront inversées au profit des Mystics au cours du mois de septembre…
Atlanta Dream 79-86
L’affiche la moins sexy de la nuit a même rebuté le League Pass WNBA, qui a mis une mi-temps à fonctionner… La logique a tout de même été respectée dans cette partie que Chicago a pris très au sérieux, au point de faire jouer Candace Parker sans restriction de minutes quelques heures après sa blessure à la cheville. “CP3” a serré les dents et joué sa partition pour compiler 18 points, 9 rebonds, 4 passes et 2 contres.
Si le Dream a été plus coriace que prévu, le double-double de Courtney Vandersloot (12 points, 10 passes), mais aussi et surtout la nouvelle superbe sortie d’Allie Quigley (21 points, 7 rebonds à 100% à 3 points) ont permis au Sky de rebondir après deux défaites. La manière est encore loin d’être parfaite, mais Chicago peut au moins reprendre un peu d’air à la 6e place par rapport à ses poursuivants. Même si, bien sûr, personne à Windy City ne sera satisfait d’être aussi loin de la tête du classement après les promesses nées de l’arrivée de Candace Parker…
