Le Sky était dos au mur, dans une salle hostile et pleine à craquer, avec la perspective terrible de quitter les playoffs dès le premier tour sans avoir pu réellement défendre son titre. C’est dans ces moments-là que l’on reconnaît les championnes et les grandes joueuses. Chicago en compte un paquet et a survécu à ce game 3 de tous les dangers à New York en s’imposant (90-72).

Comment aurait-il pu en être autrement avec une chef de file comme Candace Parker ? CP3 a apporté la sérénité et le talent dont son équipe avait besoin pour contrôler ce match et en traverser la tempête dans le 4e quart-temps. Car si le Sky s’est largement imposé et a mérité sa victoire, le Liberty est revenu à 3 points lors de l’ultime période, alors que tout semblait tracé pour un succès sans appel des filles de James Wade. Avec 12 points d’avance à la pause, une défense accrue sur Sabrina Ionescu par la teigne Rebekah Gardner et un collectif bien huilé en attaque, rien ne semblait devoir faire dérailler le train de Windy City. Rien, sauf un run épatant de Ionescu, justement, qui s’est mise à provoquer des fautes et à rentrer des paniers irréels en début de 4e quart-temps.

Alors que plus rien ne rentrait côté Sky et que la meneuse du Liberty avait encore une munition pour rapprocher son équipe de l’égalité, Candace Parker est intervenue. C’est bien CP3 qui, à 36 ans, est sortie au large pour contrer Sabrina Ionescu alors qu’elle dégainait à 3 points. C’est encore elle qui, à coup de passes bien senties, de feintes et de finitions propres, a initié un autre run, bien plus violent et fatal celui-ci. En moins de 5 minutes, Chicago a ainsi passé un 16-0 terrifiant à des New Yorkaises incapables de défendre la moindre situation et plus assez tranchantes pour répondre en attaque. Parker, encore passée par loin d’un triple-double, a fini le match avec 14 points, 13 rebonds, 8 passes et 2 contres. Lorsque Holly Rowe lui a fait remarquer qu’il lui avait manqué deux passes pour signer un nouvel exploit statistique, Candace lui a simplement répondu : “Je suis vieille, Holly”. 😂

Courtney Vandersloot a elle signé un double-double (14 pts, 10 asts), pendant que les autres membres du cinq atteignaient toutes la dizaine de points. La différence s’est faite à l’expérience, au talent, mais aussi à l’exploitation des faiblesses adverses. Le Sky a presque constamment sanctionné les pertes de balle du Liberty avec 25 points inscrits sur les 14 pertes de balle de New York. Pour le positif et les promesses pour l’an prochain, on notera quand même l’excellent comportement de Betnijah Laney sur cette série. Ses 15 points et son envie ont été admirables dans ce game 3, pour épauler Sabrina Ionescu (14 pts), Natasha Howard (14 pts, 11 rbds) et Marine Johannès, titulaire et utilisée 30 minutes pour 9 points, 4 passes, 4 rebonds et 2 interceptions.

Si elle n’a pas fait de miracles dans ce match décisif, la Française a marqué les esprits à New York depuis son arrivée en cours de saison après la finale de LFB avec l’ASVEL. Les fans, déjà séduits par son premier passage à Big Apple, vont forcément espérer que le calendrier et les objectifs des Bleues ne les privent pas tous les ans de leur pépite. Les locaux la surnomment déjà “The Statue of Liberty”, en référence au cadeau du monument fait par la France aux Etats-Unis.

Chicago est donc qualifié pour les demi-finales et partira forcément favori contre le vainqueur d’un autre match crucial à ne pas manquer, entre Dallas et Connecticut. Il faudra tout de même se montrer prudent contre une formation qui aura, quoi qu’il arrive, des garanties bien supérieures à celle de New York en termes d’identité de jeu.