Lou Lopez Sénéchal, la Française de UConn, nous raconte son parcours et son rêve américain

Vous ne le savez peut-être pas, mais une Française est en train de faire des merveilles dans la mythique équipe de UConn en NCAA. Le grand Geno Auriemma dit même qu’il ne sait pas ce que son équipe aurait fait sans elle cette saison. Lou Lopez-Sénéchal, 24 ans, a débarqué en toute discrétion chez les Huskies à l’intersaison, en utilisant l’année supplémentaire octroyée aux joueuses à cause du Covid. Alors que UConn a été victime d’une hécatombe, notamment en perdant Paige Bueckers avant le début de saison et Azzi Fudd en cours de route, la Française a saisi l’opportunité et tourne à presque 17 points de moyenne, pas très loin de moyennes en 50-50-90. Sa bonne humeur et sa maturité ont tout de suite matché avec le reste du groupe et elle se prépare à disputer le cultissime Tournoi NCAA dans quelques semaines. On a eu le plaisir de discuter avec la Grenobloise juste avant le match contre les championnes en titre de South Carolina (défaite 81-77, avec 19 pts pour elle), pour évoquer son étonnant parcours et ses projets.

Pour ceux qui ne te connaissent pas, je voudrais que l’on parle de ton parcours qui n’est pas banal. Avant UConn, tu as fait quatre saisons à la fac de Fairfield, beaucoup de Françaises passent pas l’Insep où les centres de formation de clubs pro. Comment est-ce que tu t’es retrouvée là-bas ?

Lou Lopez Sénéchal : Oui, en fait mon parcours est un peu différent. A l’âge où on entre à l’Insep ou dans un centre de formation, je n’avais pas encore vraiment le niveau pour ça. Du coup, je suis restée dans mon club, le BCTM, à côté de là où je vivais, à Grenoble. J’ai réussi à augmenter mon niveau à partir de mon club, mais je n’avais pas le niveau pour les centres de formation. A mes 18 ans, l’une de mes amies est partie au Canada pour le basket et j’ai vu d’autres Françaises partir jouer à l’université aux Etats-Unis. Ça n’a jamais vraiment été un objectif ou quelque chose auquel j’avais vraiment pensé en grandissant, de jouer en Division 1, à l’université. Mais j’ai toujours eu envie de partir de la France et d’étudier dans un autre pays. Autour de mes 18 ans, je me suis dit que partir étudier dans un autre endroit était une bonne idée, en y incorporant pourquoi pas le basket. Surtout qu’aux Etats-Unis, c’est beaucoup plus simple qu’en France de mêler études et basket quand tu as une bourse. A partir de ce moment-là, j’ai commencé à rechercher des académies avec mon beau-père pour m’habituer aux Etats-Unis et à l’environnement. Il y a eu des petits soucis et je me suis retrouvée dans une académie en Irlande, qui s’appelle NABA, pendant 8 mois. Je ne m’y attendais pas vraiment. J’ai passé une super année. Je me suis améliorée en anglais et au basket, j’ai rencontré plein de personnes et j’ai profité de cette année pour envoyer beaucoup d’e-mails et de vidéos à des universités américaines. C’était plus difficile pour les coachs là-bas de me voir en France, c’est beaucoup plus compliqué quand on n’est pas dans un programme AAU ou des choses comme ça. C’était à moi d’aller chercher les coachs – l’aide de mon beau-père a été primordiale –  et de voir si j’avais peut-être une chance. J’ai eu des réponses, parfois négatives, parfois positives, mais j’ai finalement pu faire 5 visites officielles. Pendant deux semaines, je suis partie avec mes parents et j’ai fait les 5 visites où j’ai pu avoir des bourses, dont une qui était Fairfield et j’ai décidé d’y aller. Voilà un peu comment tout ça s’est passé. Ce n’était pas prévu, mais je dis toujours que rien n’arrive sans raison et ça c’était vraiment un exemple parfait. C’est là où mon parcours a commencé et je ne le regrette pas. 

Il y avait la fibre basket dans ta famille ou est-ce que c’est de toi que vient cette passion ?

A vrai dire, ça n’a jamais été quelque chose d’important dans ma famille, avec des frères et soeurs ou des parents qui ont joué comme on peut voir ailleurs. Mon père a été sportif, mais jamais vraiment à haut niveau et jamais au basket. Ma mère non plus. Mon beau-père a joué au basket mais pas au niveau D1 universitaire. Comme il me voit comme sa fille, il a toujours voulu m’aider au maximum pour atteindre mes rêves. Il a grandi aux Etats-Unis et été à l’université, donc il savait comment ça se passait. Mais en tout cas, c’est moi, à l’âge de 8 ans, qui a commencé le basket. J’ai choisi entre le foot et le basket. J’aimais beaucoup le foot à cet âge-là. Je n’avais jamais essayé le basket, je suis rentrée dans un club et c’est comme ça que ça a commencé. 

Bonne décision ! Et comment après toutes ces années à Fairfield qui est une fac peu connue chez les filles, on passe à une superpuissance comme UConn ? Tu peux nous dire un peu comment s’est passé ton recrutement ? Est-ce que Geno Auriemma t’a appelé ? Comment est-ce qu’ils ont entendu parler de toi ?

C’était assez inattendu. J’ai fait mes quatre années à Fairfield, elles se sont super bien passées. C’était tout ce que j’espérais et même plus. J’ai atteint tous mes buts, on a gagné notre championnat de conférence, avec une dernière année au top. Je n’avais aucun regret avec Fairfield, mais avec le Covid, tous les athlètes ont eu droit à une année en plus pour jouer une 5e année. J’ai dû décider si je voulais faire une cinquième année à Fairfield ou partir dans une autre université. On venait de gagner la conférence, notre coach avait décidé de partir… Plusieurs choses se sont enchaînées qui ont fait que je me suis dit “pourquoi pas essayer d’arriver au niveau au-dessus pour me permettre ou m’aider à atteindre un meilleur niveau professionnel, ce qui est mon objectif pour le futur ?” A partir de là, je suis entrée dans le portail des transferts. Beaucoup d’équipes m’ont contactée. Pendant quelques semaines, j’ai répondu à des e-mails et appelé des coachs pour en apprendre un peu plus, parce que c’était assez nouveau pour moi après 4 ans de reparler à des coachs. Surtout que ce n’était que pour une année. Aller dans une meilleure équipe, pas forcément UConn, même juste à un meilleur niveau, allait m’aider pour mon futur professionnel. Je me suis investie pour chercher à partir de Fairfield. J’ai passé 4 années super là-bas et je ne voulais pas qu’ils le voient comme quelque chose de mal, ils ont tout à fait compris et su que c’était la meilleure décision pour moi. J’ai fait mon top 5, UConn était dedans. Puis j’ai reçu un mail de la coach Morgan (Valley), qui disait : ‘Hey, je te contacte de la part de l’université de UConn, est-ce qu’on peut discuter à un moment cette semaine ?’  J’ai relu l’e-mail dix fois peut-être pour être sûre que c’était bien UConn, en sachant que l’équipe allait jouer l’Elite 8 et le Final Four, ils étaient en plein tournoi. Donc je ne m’y attendais pas du tout. UConn ce n’est pas n’importe quelle équipe. De là, j’ai parlé à cette coach, puis à Coach Geno et à tout le staff. J’ai pu organiser une visite et rencontrer toute l’équipe. A la base, j’allais faire deux autres visites mais UConn était la première et ça a suffi. 

Ils savent y faire en général ! 

Oui, ça a suffi et je me suis dit que j’avais une année en plus à l’université. Je n’avais pas envie de regretter dans quelques années et me dire que j’aurais pu aller à UConn, mais que je suis passée à côté de ça. Je ne me suis pas posée la question dix fois, j’ai décidé d’aller à UConn et c’est vraiment une décision que je ne regrette pas. 

Quand on te voit jouer, honnêtement on a l’impression que tu es là depuis 3 ans, ou en tout cas plus que quelques mois. Pourtant ça a quand même dû être un changement de galaxie entre Fairfield et Uconn qui est une équipe mythique aux Etats-Unis. Au niveau de l’attention médiatique, des exigences, comment est-ce que tu as réussi à gérer ça aussi bien ?

C’est sûr que c’était un changement assez radical. Je m’y attendais un peu parce que je savais que UConn était médiatisé, que les médias étaient souvent là, qu’on veut toujours t’avoir en interview ou même sur les réseaux sociaux, tout le monde en parle. Donc moi j’ai essayé de me dire : OK, il y a cette partie-là, mais le but principal c’est de se focaliser sur le basket et j’ai l’impression que dans l’équipe ici tout le monde comprend ça, tout le monde arrive à faire les deux choses en même temps. Je pense que le fait de ne pas être une freshman m’a beaucoup aidée. J’ai bientôt 25 ans. Même en étant toujours à l’université, la maturité que j’ai gagnée à Fairfield pendant 4 ans m’aide beaucoup à réussir une année comme ça ici. Si j’avais été une freshman, ça se serait peut-être passé différemment. Plusieurs choses ont fait que j’étais plus mature, ça m’a aidée à transitionner à UConn. Bien évidemment, il y a eu la transition au niveau physique avec des joueuses qui avaient le même niveau que moi ou même bien meilleur et la compétition est bien plus élevée. Mais mentalement, c’est quelque chose que je recherchais, je voulais vraiment ça. Je n’ai pas été surprise parce que c’est quelque chose que je suis allée chercher, je voulais ce challenge, une compétition meilleure. Ce qui est bien, c’est que je me suis bien entendue avec l’équipe dès le début. Le coach fait un bon boulot en recrutant des joueuses qui ont une bonne personnalité, pas égoïstes, qui veulent le bien de tout le monde. Il y a cette entente qui s’est faite dès le début et ça a vraiment aidé au niveau basket pour que ça se passe bien aussi. 

Chez Swish Swish on a Ghislain qui regarde tous les matchs de UConn en live et qui dès le début nous disait ‘Lou fait un truc incroyable, elle s’est super bien adaptée”, etc… L’autre jour, il m’a dit “Quand je la vois, j’ai l’impression de voir Chelsea Gray en playoffs et qu’elle ne va jamais rater, qu’elle a une telle confiance qu’elle sait que même si elle rate des shoots, ça va rentrer derrière. Comment est-ce que tu as acquis cette confiance ? Il y a le travail et la répétition, j’imagine, mais est-ce que tu sentais que ça se traduirait aussi bien entre Fairfield et UConn ? 

C’est sûr que je me posais des questions, mais dès le début je me suis dit que peu importe le rôle que j’aurais à UConn, je l’accepterais. Parce que rien qu’en étant dans cette équipe, j’allais apprendre beaucoup. Malheureusement, je pense que le fait qu’il y ait eu beaucoup de blessures m’a donné plus d’opportunités que ce que j’aurais pu avoir. En fait, je me suis tout de suite dit : que je joue 10 minutes, 20 minutes, 30 minutes, je ne vais pas changer, je vais m’améliorer, mais être moi-même et ne pas essayer d’être une joueuse que je ne suis pas. Cette confiance, je l’ai gagnée à Fairfield après plusieurs années. Je n’ai pas eu cette confiance tout de suite, en tant que freshman, mais l’aide de mes coéquipières, de mes coachs, m’a vraiment aidée à avoir cette confiance en moi quand je shoote. On m’a toujours dit : ‘c’est ton rôle principal, si tu es ouverte et que tu sens que tu peux shooter, tu shootes. Même si tu rates, il faut que tu continues’. Si les coachs et mes coéquipières ont confiance en moi, je peux aussi avoir confiance en moi. J’ai emmené cette confiance de Fairfield vers UConn. On a discuté et ils m’ont dit quel type de joueuse ils voulaient que je sois. Bien évidemment, il y a la répétition et tout le travail, mais je pense que ça vient vraiment de ce qui m’entoure et de la confiance d’autres personnes qui m’aident à avoir cette assurance que je ne pourrais pas avoir par moi-même. 

https://twitter.com/justwsports/status/1622288287242063877?s=20&t=sRCTyJ-XxnlCRRtpS0_OJw

J’avais noté une phrase de Geno Auriemma à ton sujet, je vais te la lire si tu veux bien réagir dessus après : “La première fois que j’ai vu Lou sur des vidéos, je me suis dit qu’elle pourrait probablement avoir sa place dans l’équipe, mais ce n’est pas comme si elle devrait être la star puisqu’on a déjà Paige, Azzi, Caroline, etc… Je pense qu’elle avait hâte de ça parce que tous les tirs qu’elle devait prendre à Fairfield étaient des gros tirs et si elle ne marquait pas, l’équipe allait perdre. Deux semaines après son arrivée, je me suis dit : ‘Oh mon dieu. Toutes les filles qui pensaient être titulaires avant que Lou n’arrive, vont devoir s’habituer à ne pas l’être. Immédiatement j’ai vu quelque chose de spécial chez elle”. Elle s’entraîne comme une pro, prend soin de son corps comme une pro.  Il dit qu’il a discuté aussi avec toi en te disant : ‘Désolé, je sais que tu es venue ici pour chiller et pour que chaque tir ne soit pas une question de vie ou de mort mais finalement on te met dans une situation comme ça’.  Geno Auriemma est une légende, il a coaché les plus grandes, qu’est-ce que ça te fait de l’entendre dire des choses comme ça ?

C’est sûr que c’est vraiment quelque chose que je ne peux pas oublier et dont je vais me souvenir pendant longtemps. C’est quelqu’un de très honnête, donc il va toujours te dire ce qu’il pense, mais ce sera toujours dans le but de t’améliorer. Toutes les joueuses avec lesquelles il travaille, il veut qu’elles s’améliorent et arrivent au meilleur niveau possible. On en a parlé, il m’a dit “à Fairfield tu es la joueuse principale qui devait shooter  tout le temps, c’était ton but principal”. Il rigolait en disant qu’il pensait que ce ne serait pas comme ça ici. Au final, je joue 30 à 40 minutes par match et quelque chose de similaire se produit. D’un côté, ce qui me rassure c’est que ce n’est pas la première fois que ça m’arrive, ce n’est pas un effet de choc ou de surprise où je me demande ce que je dois faire, comment je dois prendre ça, ou si ça me stresse, etc… L’entendre dire ça et la confiance qu’il me donne alors que je ne suis là que pour une année là où des joueuses sont là pour quatre ans ou plus, c’est fort. Avoir cette confiance de sa part et des autres coachs, ça me fait plaisir et ça m’aide à ce que cette année se passe bien. Sans le soutien de tout le monde, ça se serait passé différemment. C’est super d’être là pendant une année et d’avoir directement cette bonne entente et cette confiance entre tout le monde. Ça n’arrive pas dans n’importe quelle équipe. A chaque fois je repense où j’en étais 6 mois auparavant et je suis vraiment contente d’avoir pris cette décision. 

Toutes les filles passées par UConn ont des histoires et anecdotes avec Coach Auriemma. Il y a ce côté où il est hyper cash avec les joueuses et parfois ça a été un challenge psychologique pour certaines, mais elles ont tout dit au final qu’il avait ce côté paternaliste, très franc et positif en même temps. J’imagine que tu te faisais une certaine idée du personnage en arrivant. Est-ce qu’il est fidèle à tes attentes, est-ce qu’il t’a surprise dans un sens ou dans l’autre ? 

Je le voyais comme ça dans des interviews, des vidéo. Tu t’attends à ça, à quelqu’un de très honnête, qui blague beaucoup, très sarcastique. Je n’ai pas été vraiment surprise, mais je suis toujours impressionnée par le fait qu’il ait autant d’expérience. Et quand il te dit quelque chose ou parle à l’équipe, tu sais qu’il sait de quoi il parle. Tout le monde n’a pas ce niveau-là .C’est pour ça qu’il a 11 titres et autant de trophées. Il a tellement d’expérience avec toutes les joueuses et dans le domaine du basket en général que tu sais que ce qu’il te dit, il faut vraiment que tu l’assimiles et t’en souviennes. Ce n’est jamais juste une info banale. Tout le monde le comprend à Uconn et sait que c’est sérieux. Même si parfois il est dur avec une  joueuse, au fond c’est parce qu’il veut le meilleur de toi-même et si tu es à UConn c’est que tu peux atteindre le meilleur niveau. C’est pour ça qu’on dit que UConn a des standards très élevés. Ils veulent que tu atteignes le niveau que toutes les joueuses de UConn sans exception peuvent atteindre. Je pense que peu importe qui tu es, Coach Geno va toujours avoir ces attentes. Parfois j’y repense et je me dis ‘wow je suis vraiment à UConn et j’apprends du meilleur coach de l’histoire du basket, avec les joueuses les plus talentueuses du pays’. 

Il a aussi dit qu’avec toi il pouvait avoir des conversations d’adulte.

Même moi parfois j’oublie que j’ai 24 ans, presque 25, et que je suis encore à l’université. Mais à chaque fois que j’ai des conversations avec ma mère ou ma famille, on se dit toujours que si tu peux avoir quelque chose le plus tôt possible, tu dois le faire. Si tu as une opportunité, il faut la prendre. Dans 10 ans, à 35 ans, je ne veux pas avoir de regrets.

UConn c’est iconique et tu es très populaire chez les groupes de fans là-bas, je pense que tu as dû le voir. Est-ce que tu sens qu’en France les gens s’intéressent à toi, même la Fédération, des clubs ? Est-ce que tu penses être devenue un peu plus visible ? 

Je dirais un peu plus, mais à vrai dire je ne regarde pas vraiment si je deviens plus connue. Je ne suis pas dans tout ça, mais bien évidemment c’est quelque chose que j’espère. Pas juste pour moi, mais aussi pour des jeunes athlètes, pour essayer de les inspirer et leur montrer qu’une joueuse française peut arriver là. C’est vraiment mon but. Je le vois comme quelque chose qui peut m’aider dans ma vie professionnelle future. C’est aussi pour ça que j’ai voulu faire cette interview. Plus je touche de personnes, mieux c’est. J’ai envie d’inspirer en France et au Mexique où je suis née, pour développer le basket. J’ai envie d’utiliser ma plateforme pour inspirer beaucoup d’athlètes plus jeunes qui veulent arriver au niveau professionnel ou étudier aux US. Je voudrais même être une ressource pour elles si c’est possible. Pour en revenir aux fans, c’est sûr qu’ici ils sont là depuis longtemps et ils s’attachent rapidement à toi. Je le ressens plus ici qu’en France, mais ma famille, mes amis et des personnes avec lesquelles j’ai joué auparavant suivent mon parcours et sont fiers de moi. La Fédération française, je n’ai pas vraiment encore été en contact avec elle, mais ce serait super pour moi de jouer avec l’équipe de France. C’est un rêve pour tout le monde. Si UConn peut m’aider à arriver à ce niveau-là, ce sera une autre case cochée.

Tu es née au Mexique, d’un père mexicain, ta mère est française, tu as passé une année en Irlande, fait tes études aux Etats-Unis… Tu as un espèce de grand melting pot, au niveau culturel et basket, comment est-ce que tu te définis ?

Je me vois comme quelqu’un de très ouvert d’esprit. J’ai voyagé très jeune, du Mexique vers la France, et avec ma famille ailleurs dans le monde, pour découvrir de nouvelles cultures et de nouvelles personnes, j’adore ça. Après UConn, si je peux aller dans un autre pays qu’en France, en Espagne ou ailleurs, pour jouer professionnellement, je suis partante. Découvrir une autre culture, un pays que je ne connais pas, c’est toujours très valorisant et ça m’a toujours aidée à devenir plus mature. Pendant mes 5 années ici, avoir été à droite et à gauche dans mon passé, même si ce n’est pas facile, je pense que ça m’a aidée à devenir celle que je suis maintenant. Je suis toujours curieuse. Je n’aime pas forcément rester au même endroit longtemps. Après le basket, je ne me vois pas aller dans un pays et y rester pour le reste de ma vie. Le fait que je puisse parler français, anglais et espagnol, c’est un atout que j’essaye d’utiliser le plus possible. 

Tu parlais de l’après, avec les performances et l’exposition de UConn, on voit ton nom apparaitre dans les mock Drafts WNBA, est-ce que tu as l’envie d’aller en WNBA ? Est-ce que tu as un plan en tête, une envie précise ? 

La WNBA c’est quelque chose que je voudrais essayer. Être à Uconn peut m’aider à y aller. C’est un autre niveau. Il n’y a pas beaucoup d’équipes, pas beaucoup de joueuses et beaucoup d’Américaines qui veulent y aller. La concurrence est importante, ce n’est pas facile d’y accéder. Si j’ai la chance d’être draftée ou invitée à un training camp, j’irai et ça ne fera pas de mal, quoi qu’il arrive. Il y a 5 ans, je n’imaginais pas que ce soit possible donc je saisirai l’opportunité. La WNBA, que j’y sois ou pas, c’est en été. Donc pendant le reste de l’année, je voudrais aller jouer en Europe, c’est un de mes objectifs futurs. Beaucoup de joueuses font ça au final, même si elle sont en WNBA. En tant que rookies, ce n’est pas garanti qu’elles jouent et c’est différent du basket universitaire. C’est pour ça que j’irai aussi en Europe, même si je ne sais pas où exactement.

Est-ce que tu suis la WNBA ? Est-ce qu’il y a des joueuses auxquelles tu t’identifies ?

Oui, je suis. Surtout là dernièrement avec tous les changements… Une équipe comme New York qui est bien au complet, ça va être intéressant à voir. J’ai toujours être impressionnée par Breanna Stewart, même sans être forcément une fan de UConn à la base. Le gabarit qu’elle a et ce qu’elle est capable de faire, ça me rappelle Kevin Durant, qui est un de mes joueurs favoris. Elle est très grande, mais peut jouer partout, c’est un atout que moi j’aime bien utiliser aussi. Même si je suis une guard, je suis assez grande (1,85 m). Pouvoir être partout sur le terrain et exploiter les avantages, c’est important. Breanna Stewart utilise ça au maximum. C’est pour ça qu’elle a gagné 4 titres à UConn et que c’est l’une des meilleures. Son parcours est très inspirant.

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