Nous y voilà, l’article piège à écrire. Piège car il est écrit sous le coup de la déception et de la tristesse alors qu’il y a tant de positif à mentionner. Les Belgian Cats ont touché les demi-finales du bout des doigts pour finalement échouer d’un petit point à 15 secondes de la fin. Alors oui, nous sommes tristes. Tristes de voir leurs larmes se mélanger aux nôtres, tristes pour Kim qui loupe le tir de la gagne après sa prestation incroyable, tristes pour les 12 Cats qui nous ont rendu fiers pendant cette aventure. Tristes, aussi, de se dire que la Brabançonne ne résonnera plus dans un stade de basket à Tokyo et enfin, tristes de se dire que nous ne verrons plus notre capitaine Ann Wauters avec un maillot des Cats sur le dos. Mais ça, vous pouvez compter sur moi, ça fera l’objet d’un autre article.

Plutôt que de s’apitoyer sur cette fin de match cruelle, on va respirer un grand coup et retenir la combativité et la beauté du duel que ces 2 équipes nous ont offert ce matin. Si la Belgique a perdu, le basket féminin, lui, a encore marqué. Et l’assist est signé par le duo Belgique/Japon.

Le match a démarré vite, fort et bien. L’intensité n’a JAMAIS faibli pendant tout le match. Si le 1er quart-temps a été à l’avantage des Japonaises, les Belges ont été capable d’aller chercher les ressources nécessaires pour remonter un déficit de 13 points. A la mi-temps, alors que les Japonaises sont fidèles à leur réputation d’artilleuses, les Cats sont devant d’un petit point : 41 à 42.

La Belgique reprend même le 3ème quart-temps sur les chapeaux de roue : entre un contre de Julie Allemand, les 3 points de Kim et les 2 points “Douceur Moltonel” d’Emma Meesseman, les Cats s’offrent un petit avantage salutaire. C’est 61-68 à 10 minutes de la fin mais personne n’est serein, on connait l’adversaire et son affection pour le money time…

A raison ! Le Japon ne baisse pas les bras et propose même une agressivité défensive totalement irritante quand on la subit. Et puis, il y a les 3 points. C’est littéralement insoutenable de shooter aussi bien dans les moments critiques : les Japonaises finissent le match à 42% (14/33) mais ceux qu’elles ont mis, c’était ceux qu’il fallait mettre. Je peux vous garantir qu’à présent, le tir à distance japonais doit me faire le même effet qu’une paella pour Shaï… A 15 secondes de la fin, alors que la Belgique menait de 2 points dans une fin de match tendue au possible, Hayashi marque à 3 points, permettant au Japon d’avoir un point d’avance. La Belgique a 15 secondes pour marquer mais le tir de Kim, bien pris et bien amené, échoue sur l’anneau. Le Japon l’emporte 86 à 85 chez lui, à Tokyo.

La Belgique a dominé dans tous les secteurs du jeu, ce qui rend la défaite d’autant plus difficile à avaler. Mais le Japon mérite sa victoire, les Niponnes ont été la chercher avec leurs tripes et un mental forgé dans le plus solide des katana.

Rappelons-le : c’était la première participation de la Belgique aux Jeux Olympiques. L’objectif était d’être en quart de finale et il a été atteint d’une très belle manière. Les Cats ont même réussi à nous faire espérer la demi-finale jusqu’au bout du suspense, c’était fort. Alors oui, c’est triste et ça fait mal mais à nouveau, une personne a montré la voie : alors que presque toutes les joueuses belges étaient en larmes, Ann Wauters les réconfortait avec des mots que seule une joueuse avec une expérience comme la sienne est capable de trouver. Ce sont ces images qui m’ont rappelé à quel point cette équipe est incroyable et mérite qu’on ne retienne que le meilleur.

Merci, mille fois merci aux joueuses, au staff, à tout ceux qui ont rendu cet exploit possible. Maintenant, on va laisser aux coachs le travail ingrat de regarder les petites erreurs et les choses a améliorer. Notre boulot, à nous, c’est de marcher dans les pas de notre capitaine et de ne garder que le positif de cette merveilleuse aventure que nous avons pu vivre grâce à nos Cats.