« Quatre mots sur un piano, ceux qu’elle a laissés. Quatre c’est autant de trop, je sais compter ». Je ne vous parle pas des mots de cette magnifique chanson de Jean Jacques Goldman mais de ceux qui repassent en boucle dans ma tête encore ce matin et qui sont aussi au nombre de quatre : Indiana waived Lauren Cox.

C’est une blague. Voilà ma première pensée. L’incompréhension totale dans mon esprit. Ce qui me rassure, c’est que quand on en discute, personne ne comprend. Je pense avoir été juste avec Chicago en les critiquant sur le management des jeunes. Je n’avais pas compté sur Indiana pour faire pire quelques semaines plus tard.

Parce qu’on ne parle pas d’une joueuse de fin de 3^ème tour, on parle du 3^ème pick de la draft 2020. Une joueuse au potentiel certain que quasiment toutes les équipes auraient aimé drafter. En général, quand on a un potentiel et qu’on se fait couper, c’est souvent qu’on a déçu. Or dans le cas présent, difficile de décevoir quand on ne joue pas.

C’est bien là mon premier reproche : pourquoi Indiana ne fait pas jouer ses jeunes joueuses ? Lauren Cox a joué moins de minutes cette année (95min en 11 matchs) que durant sa saison rookie alors qu’elle avait été gênée par le covid (183min en 14 matchs). Mais c’est aussi le cas pour Kysre Gondrezick, le 4^ème pick de draft de cette saison, qui n’obtient que 10 minutes par match. On remercie donc le coaching de Mariane Stanley qui préfère faire jouer les vétérans plutôt que développer les jeunes pour exactement le même résultat : perdre. Si on peut lui donner un conseil : jeter un coup d’oeil sur le résultat du développement des jeunes à New York.

Donc Indiana ne fait pas jouer Cox et veut s’en débarrasser. Cette fois-ci, félicitons Tamika Catchings et donc le management d’Indiana. On dit qu’on apprend de ses erreurs. Il semblerait que ce ne soit pas le cas pour tout le monde. Après avoir coupé Betnijah Laney (actuellement en route pour une saison All Star) il y a deux ans, Indiana remet ça et coupe Lauren Cox. Bon allez, je m’énerve vraiment : on ne va pas me faire croire que Lauren Cox, avec un contrat rookie, n’a aucune valeur et que c’est impossible de récupérer ne serait-ce qu’un troisième tour de draft ? Si on en croit ce mouvement d’Indiana, en effet c’est impossible.

Être nul – avoir des joueuses de talent – utiliser des picks de draft élevés – ne pas les faire jouer, that’s the way comme qui dirait. La voie de la lose certainement. La gestion des jeunes est un sujet récurrent cette année. On l’a déjà vu avec Chicago qui a géré maladroitement/honteusement les cas Shyla Heal/Natasha Mack. Cela pouvait s’expliquer par l’effectif plein et le talent déjà présent puisque cette équipe vise le titre et compte des joueuses de calibre All Star. Le problème d’Indiana, dans le cas présent, c’est qu’il n’y a presque aucune raison. La seule plausible serait l’explication médicale (on rappelle que Lauren Cox est diabétique de type 1) mais dans ce cas, il aurait fallu faire une déclaration publique.

Tout le monde était d’accord pour se dire qu’une équipe devrait tenter le pari et la nouvelle est tombé hier : Lauren Cox jouera jusqu’à la fin de la saison avec les Los Angeles Sparks. Je lui souhaite de faire regretter Indiana et de montrer l’étendue du talent qu’on lui connaît.

On finit avec la petite cerise sur le gâteau : Indiana a coupé Lauren Cox (forward) pour Chelsey Perry (forward). Ce nom ne vous dit rien ? Pas étonnant, c’est le 26^ème pick de la draft 2021. Si vous y comprenez quelque chose, prévenez-moi.

Oui, l’article est peut-être un peu fort mais je suis en colère. Dans une ligue où il y a peu de place, j’ai l’impression que les jeunes subissent le mauvais management de certaines équipes. Il y a moyen de faire les choses d’une meilleure manière. Oui, la ligue est un business mais ce n’est pas pour autant qu’on doit fermer les yeux sur tout. Indiana semble faire n’importe quoi et je leur souhaite de s’en mordre les doigts.