Faut-il avoir peur des super-teams ?

Si vous vous êtes quelque peu intéressé à l’intersaison WNBA cet hiver, vous n’avez pas pu passer à côté de l’info. Une course à l’armement phénoménale a pris place au cœur de New York. Exit le projet patiemment construit depuis la draft de Sabrina Ionescu. Bienvenue Stewie, Jonquel et, comme si ça ne suffisait pas, une deuxième créatrice d’exception aux côtés de Sabrina avec la venue de Courtney Vandersloot.

Pour une partie des fans new-yorkais, l’excitation est à son comble et rien de moins qu’un titre cette année serait une déception. Pour le reste de la fan-base WNBA, le sentiment de crainte est plutôt proéminent. Alors, la saison 2023 est-elle déjà écrite ? Le Liberty a-t-il déjà enterré le suspens cette année ? Faut-il vraiment avoir peur des super-teams, ce phénomène déjà bien présent en NBA et qui semble désormais s’importer du côté féminin de la Force ?

En premier lieu, il importera de rappeler que le New York Liberty est loin d’être la première super-team que la WNBA ait connu dans son histoire. Rien que cette année, l’effectif des Las Vegas Aces, championnes sortantes, constituées des 1ers choix de draft 2017, 2018 et 2019 (Kelsey Plum, A’ja Wilson et Jackie Young pour ceux qui ne suivraient pas au fond de la classe) et de la MVP des Finales 2022 Chelsea Gray, adjointe de rien de moins que la multiple championne Candace Parker, propose un adversaire de choix aux titulaires de la grosse pomme.

Par le passé, il n’est pas interdit de rappeler certaines équipes que l’on peut considérer également comme des super-teams :

  • Les Minnesota Lynx de Maya Moore, accompagnée de Lyndsay Whalen, Seimone Augustus, Rebekkah Brunson et Sylvia Fowles.
  • Les Houston Comets de Cynthia Cooper, Sheryl Swoopes et Tina Thompson
  • Le Seattle Storm de Sue Bird, Jewell Loyd, Alysha Clark, Breanna Stewart et Natasha Howard
  • Les Los Angeles Sparks de Chelsea Gray, Kristi Toliver, Alana Beard, Nneka Ogwumike et Candace Parker
  • Le Phoenix Mercury de Penny Taylor, Diana Taurasi, Candice Dupree, DeWanna Bonner et Brittney Griner

Comme on peut le constater, le phénomène n’est pas récent. Ce qui a peut-être changé en revanche est la méthode de formation de l’effectif. Là où les exemples mentionnés plus haut résultaient d’un mélange de bons choix de drafts et de quelques mouvements bien sentis effectués au moment opportun, ici la mue s’est opérée en un seul moment et en grande partie à l’initiative des joueuses, désireuses de jouer ensemble.

Plus que le résultat obtenu, c’est finalement la méthode qui questionne, comme elle nous questionne également en NBA où le phénomène apparait de plus en plus. Mais avec quel résultat ?

Philadelphia 76ers, Brooklyn Nets, Los Angeles Lakers, nombreux sont les contre-exemples récents de tentatives d’assemblages de stars qui ne fonctionnent pas. Le rendement d’une équipe ne se résume pas à l’addition de ses talents individuels. La WNBA n’est d’ailleurs pas exempte d’échecs d’équipes pourtant terrifiantes sur le papier. L’ajout d’Emma Meesseman a l’effectif du Sky champion l’année précédente en est l’exemple le plus récent. Pour remonter le temps, nous pourrions mentionner également le Storm 2008 de Sue Bird, Swin Cash, Yolanda Griffith, Lauren Jackson et Sheryl Swoopes, éliminées au premier tour des playoffs.

Dans une ligue, on ne cesse de le répéter, aussi compétitive que l’est la WNBA, il n’y a jamais l’assurance d’aller au bout. Ce n’est pas un hasard si depuis 2002, plus aucune équipe n’a pu réaliser de back to back. Pas même les Lynx de Maya. Pas même le Storm de Stewie.

Alors, qu’on ne nous fasse pas dire ce qu’on ne dit pas. New York est évidemment un des clairs favoris à la victoire cette année. Mais cela ne veut pas dire que le suspens est mort. (En tout cas, pas à ce stade. Le discours changera peut-être après 2 semaines de jeu 😀 ). La concentration de talents est telle dans cette ligue d’exception que certains effectifs bien équilibrés, même si peut-être moins ronflants, pourraient avoir leur mot à dire.

Et même en cas de victoire nette et sans bavure du Liberty, il ne faut pas oublier non plus que la franchise qui était en train de construire son projet sur le long terme a décidé d’hypothéquer l’ensemble. Il existe donc un scénario où la franchise est titrée à court terme pour ensuite devoir repartir sur une nouvelle reconstruction. Le jeu en valait-il vraiment la chandelle ? A chacun d’y répondre en fonction de ses sensibilités.

Enfin, pour rassurer les derniers aigris. Il est à noter que les ogres sportifs ont de tout temps été bénéfiques au global pour le développement d’une ligue. Qu’on les admire ou qu’on les déteste si fait partie de leurs adversaires, ils créent de l’engouement autour la ligue. On veut les voir dominer outrageusement et marquer l’histoire de la même façon qu’on en vient à espérer que le petit poucet en face les fasse tomber de leur piédestal. Pour nous tous qui aspirons à voir cette merveilleuse ligue se développer toujours plus, l’impact marketing de tels mouvements, au sein d’un marché aussi volumineux à fortiori, ne peut que créer de l’attractivité autour de la ligue en général. Quant à l’aspect sportif, nous avons brassé quelques motifs d’espoirs. Un match ça se joue et rien n’est jamais fait tant que le buzzer final n’a pas retenti. Ce n’est pas pour rien que l’on parle de la “glorieuse incertitude du sport”. Saura-t-elle nous préserver un peu de suspens cette année ? On ne peut que l’espérer.

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