Une foule en délire, des peoples au bord du terrain, des joueuses extatiques. Et au milieu, en larmes au moment de répondre aux questions d’Holly Rowe, une joueuse d’exception, en passe de réussir son incroyable pari. Candace Parker n’est plus qu’à trois victoires d’un titre qui serait le premier de l’histoire du Chicago Sky, la franchise de “sa” ville. Reine de Los Angeles, “CP3” a abandonné son trône californien pour relever un challenge loin d’être évident : gagner à la maison, malgré une concurrence folle sur la ligne de départ de cette saison 2021, en quittant le confort matériel et les certitudes de L.A. pour une dernière aventure. Bon sang, qu’elle a bien fait !
Chicago a éjecté Connecticut hors du ring, mercredi, en remportant (79-69) par K.O. le game 4 de cette demi-finale des playoffs WNBA. Parker a encore montré un leadership et un niveau de jeu assez inspirants pour renverser la montagne que représentait le Sun. Avec 17 points, 9 rebonds, 7 passes, 2 interceptions et 2 contres, mais aussi la capacité constante à être une deuxième coach sur le terrain, l’intérieure du Sky a apposé son empreinte sur cette performance.
On pourra toujours dire que le collectif de Curt Miller a déçu, que les stars de Connecticut n’ont pas su afficher leur meilleur niveau, que la réintégration d’Alyssa Thomas a été prématurée… Tout cela s’entend et se discute. Ce qui est indéniable, c’est que Chicago a imposé sa patte et son style pour faire plier la meilleure équipe de la saison régulière. James Wade, qui n’avait pas encore pu disputer de série en playoffs depuis son arrivée, a outcoaché Miller, à court de solutions face à la furia offensive, le tempo et les match-up recherchés par son homologue.
Vandersloot a piqué le shoot de sa femme
Une fois encore, le Sky a perforé ce que l’on pensait être la défense la plus imperméable de la ligue. En shootant à 12/25 à 3 points, évidemment, mais aussi en croquant avec gourmandise dans les opportunités de paniers faciles – ce qui est facile pour Kahleah Copper (17 pts) ne l’est toutefois pas toujours pour le commun des mortels – offertes par le Sun, bien trop brouillon et en manque d’idées balle en main.
Débarrassée de Briann January, malheureusement blessée après s’être mal réceptionnée sur son lay-up manqué lors du match précédent, Courtney Vandersloot n’a pas demandé son reste. “Sloot” a emprunté l’adresse extérieure de son épouse le temps d’un match, pour finir à 5/6 à 3 points (19 points) tout en éclipsant ses 8 pertes de balle par une activité défensive de tous les instants.
Jonquel Jones (25 points, 11 rebonds) a bien tenté de prendre les choses en main avec Natisha Hiedeman (16 pts, 5/6 à 3 pts), notamment dans le 3e quart-temps où on a cru un temps voir le Sun retrouver de sa superbe. Toute MVP qu’elle est, la Bahaméenne a été gênée, comme tout au long de la série, par le très bon travail défensif de Chicago et de ses intérieures sur elle. Azura Stevens n’est pas la joueuse la plus acclamée du Sky, mais elle en est sans doute l’une des plus cruciales et il est bon de rappeler que c’est son absence en fin de saison dernière qui a fait déraillé Chicago dans la Wubble. Stevens était bien là cette fois et a donné son corps à la science pour repousser les assauts du Sun, tout en marquant trois fois à 3 points pour sanctionner le manque d’intérêt que l’adversaire lui a porté en défense.
Connecticut quitte donc les playoffs la tête basse. Le sentiment est forcément particulier chez les fans et les joueuses du Sun. Si en début de saison on leur avait annoncé que leur équipe irait jusqu’en demi-finale après avoir fini en tête de la régulière, ils auraient eu un peu de mal à y croire. L’intersaison va néanmoins être l’occasion de réfléchir aux solutions à apporter à ce groupe dont le noyau dur a joué trois demi-finales (2018, 2020 et 2021) et une finale (2019) en quatre ans et où Jonquel Jones et Briann January sont free agents…
Le Sky est de son côté complètement focus sur un rendez-vous où il ne faudra pas se manquer comme en 2014, où le Chicago d’Elena Delle Donne et Sylvia Fowles avait été dévoré par l’enjeu… et par le Phoenix Mercury de Diana Taurasi, MVP des Finales.
